Cet article a d'abord été publié sur CryptoJournal.fr
L’ancien gouverneur de la banque de France, Jean-Pierre Landau, chargé d’une mission sur les cryptomonnaies par le ministère de l’économie et des finances, a remis son rapport de 107 pages…
Nous pouvons imaginer que de part sa carrière, son avis risque d’être légèrement biaisé.
Prenons un exemple issu du résumé du rapport :
« Les crypto-monnaies sont lentes et grandes consommatrices de ressources énergétiques : avec une consommation d’électricité 75 fois supérieure à celle de Visa, Bitcoin opère aujourd’hui environ 80 transactions par minute, quand Visa et Mastercard en exécutent respectivement près de 100 000. […] La cause profonde de cette inefficacité réside dans la gestion décentralisée de la monnaie. Celle-ci impose un processus de validation des transactions lourd, long et coûteux – souvent délibérément coûteux, comme dans le cas du Bitcoin. […] « D’ores et déjà, le mouvement de centralisation est perceptible dans le fonctionnement et l’architecture des crypto-monnaies les plus récentes. »
Combien d’énergie faut-il pour faire marcher les centaines de banques centrales, les milliers de banques privées, le transport de fonds, l’impression et la destruction de billets etc…
La vitesse de transaction sur la blockchain du Bitcoin est effectivement lente et il est vrai que la centralisation du mining (#bitmain) est une réalité mais a-t-il entendu parlé de choses telles que le « Proof of Stake », le « Tangle », le « sharding » d’Ethereum où du « Lightning Network » du Bitcoin ?
Nous pouvons aussi lire :
« Les crypto-monnaies sont ainsi l’expression d’un mouvement de société, d’inspiration libertaire, qui rejette les systèmes centralisés et normalisés. La révolte “antisystème” s’exprime d’autant plus aisément dans le domaine monétaire que les banques et, dans une moindre mesure, les banques centrales, ont vu leur image et leur réputation écornées par la crise financière de 2008-2010 et par ses retombées économiques et sociales. »
Nous n’avons pas envie de lire ce rapport de 107 pages écrit par un ancien banquier central qui a la réputation d’être sceptique à propos des cryptomonnaies et dont la conclusion s’apparente à « ne faites rien qui pourrait légitimer les crypto-monnaies ». Disserter sur les « défauts » de Bitcoin masque seulement le privilège dont jouit la monnaie légale alors qu’il serait plus productif de parler des défauts du système monétaire actuel.
Son principal étant que tout l’argent est issu de dettes devant servir des intérêts qui mènent inéluctablement à de l’inflation et donc une perte de pouvoir d’achat. Nous ne sommes pas dupes et nous voyons très bien que dans un passé pas si lointain, un salaire suffisait amplement pour soutenir financièrement une famille nombreuse et que ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Où est passé notre pouvoir d’achat ? Avalé par l’inflation nécessaire pour continuer à rembourser des dettes gigantesques. (Notre article sur l’inflation orchestrée par les banques centrales ICI)
Bitcoin.fr a fait un article sur ce rapport. Vous pourrez y trouver un lien vers le rapport et un extrait du rapport (résumé et conclusions). Cela reste une lecture intéressante mais…