La Grèce a placé jeudi une nouvelle obligation à sept ans. L’opération, reportée de deux jours en raison des conditions de marché défavorables, a été couronnée de succès.
La demande a été au rendez-vous pour ce nouveau test financier censé préparer le retour de la Grèce sur le marché financier en août prochain. En effet, le pays a levé 3 milliards d’euros à échéance 15 février 2025 face à une demande totalisant près de 7 milliards selon des sources de marché. L’émetteur a dès lors pu fixer son coupon avec une décote, à 3,375% contre 3,75% annoncé à l’entame de l’opération.
Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, l’obligation est disponible à 99% du nominal, correspondant à un rendement de 3,54%.
L’opération intervient alors que la Grèce est censée se financer seule et de manière autonome sur les marchés internationaux à partir du 18 août prochain, date de la fin du troisième plan de sauvetage.
Deux autres opérations sur le marché primaire obligataire sont attendues d’ici la fin de l’été.
Baisse des coûts d’emprunt
La Grèce profite actuellement d’un contexte plutôt favorable puisqu’elle a vu ses taux d’emprunts considérablement diminuer ces derniers mois. Et malgré les récentes tensions sur les marchés financiers, sur l’échéance 10 ans par exemple, le rendement grec évolue sous la barre des 4% (aux alentours de 3,82% jeudi soir), contre encore 7,73% il y a douze mois.
Depuis lors, le pays a fait un retour réussi sur le marché, plus précisément en juillet dernier où il a mis par la même occasion un terme à trois ans d’absence.
Il a également procédé à une simplification de la structure de sa dette, en vue d’en améliorer la liquidité et de mieux répartir les échéances.
Les agences Standard & Poor’s et Fitch ont contribué à l’optimisme en relevant leur rating, à la faveur d’une amélioration de la situation économique et budgétaire du pays. S&P est désormais à « B » et Fitch à « B- », avec à chaque fois une perspective positive. Ces notes restent toutefois dans le bas de catégorie « high yield », ce qui signifie qu’il s’agit d’emprunts spéculatifs et donc risqués. L’écart de rendement entre la Grèce et l’Allemagne, pays considéré comme le plus sûr de la zone euro, reste d’ailleurs significatif puisqu’il tourne autour de 300 points de base (3%).