Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
La survalorisation chronique du marché actions se poursuit… Comme je vous l’ai déjà expliqué, cela exacerbe la volatilité des small caps. Et de manière plus générale, ce sont les valeurs les plus chères qui sont, actuellement, les plus malmenées en Bourse. Et ce, même si leurs publications battent le consensus !
▶ Legrand bat le consensus, le titre flanche
Pour preuve, prenons un cas récent : Legrand, le leader mondial des infrastructures électriques et numériques. Le 7 novembre dernier, le groupe a publié des chiffres de très bonne facture sur 9 mois : son CA a progressé de 7,7%, à 4 Mds€ pour un bénéfice net part du groupe en hausse de 11,4%, à 474,3 M€.
Au vu de ces résultats, la direction a décidé de revoir ses objectifs annuels à la hausse, tablant désormais sur une croissance organique comprise entre 2% et 3% (contre 0% à 3% initialement) avec une marge opérationnelle qui devrait s’inscrire entre 19,8% et 20,1% (contre 19,3% et 20,1% initialement).
Franchement vous connaissez beaucoup d’acteurs du monde industriel, capable de dégager une telle rentabilité ? Moi pas.
Pourtant, après cette annonce et malgré cette révision à la hausse, le titre a flanché… Legrand était sur ses plus-hauts historiques, avec une progression de l’ordre de 113% en 5 ans. Et que dire de ses ratios ? Ils sont trop élevés, avec un PER de 25 sur 2017 ou encore de 22 sur 2018.
▶ Survalorisation : des exemples à la pelle
Actuellement, il n’en faut pas plus pour déclencher une vague de prises de bénéfices. Et les exemples sont nombreux. L’Oréal aussi a battu le consensus, avec ses 5,3% de croissance organique. Mais, étant donné que le titre se paye 28 fois ses bénéfices, il est difficile pour l’investisseur de jouer une nouvelle poussée haussière.
Alors, certes, en tant que leader mondial des cosmétiques, la troisième capitalisation du CAC40 (105 Mds€ de valorisation) peut tout à fait se payer sur des multiples très élevés, mais nous entrons dans ce cas de figure dans des modèles de survalorisation.
Bref, gardez donc bien en tête que, dans le contexte actuel, le comportement des opérateurs a changé : ce n’est parce qu’une publication est bonne, ou même très bonne, qu’elle poussera nécessairement son titre à la hausse. Actuellement, la tendance profite aux prises de bénéfices.