L’acquisition de Cablevision par Altice (AS:ATCE) contestée par la ville de New-York, les obligations au plus bas
Les obligations émises par Altice évoluent à leurs plus bas historiques sur le secondaire. Si le marché de la dette spéculative est globalement baissier, le géant européen des médias et des télécoms doit en découdre avec la ville de New York qui remet en question le rachat de Cablevision.
Altice, qui s'est fixé pour objectif de générer à terme la moitié de ses revenus aux Etats-Unis, a racheté l’été dernier Cablevision pour 17,7 milliards de dollars. Ce nouvel ensemble doit constituer le quatrième plus gros câblo-opérateur sur le marché américain, expliquait un communiqué du groupe.
Quelques mois plus tard, la ville de New-York, où Cablevision est très implanté, s’inquiète des synergies et des mesures d’économies prises par Altice, qui prévoit de réaliser 900 millions de dollars en réductions de coûts…
Maya Wiley, directrice juridique de la ville, dit s'inquiéter de la qualité du service proposé aux New-Yorkais et n’avoir toujours pas reçu de réponses à ses questions de la part d’Altice. ‘Nous ne sommes dès lors pas en position de pouvoir recommander la transaction en l'état sans avoir reçu de garanties’, a-t-elle déclaré mardi à la chaîne d'informations CNBC.
Sur le fond, la mairie de New York n'est pas compétente pour bloquer ou autoriser le rachat de Cablevision, souligne la presse française, mais elle peut en revanche faire obstacle au câblo-opérateur lorsque celui-ci serait amené à demander les autorisations nécessaires pour forer la chaussée afin de faire passer ses câbles ou lors du déploiement de la fibre optique.
Très actif à New York, Cablevision a réalisé un chiffre d'affaires de 6,46 milliards de dollars en 2014, pour un bénéfice net de 311,4 millions. Le câblo-opérateur qui compte plus de trois millions d'abonnés est également implanté dans le New Jersey, le Connecticut et dans une partie de la Pennsylvanie.
Pour rappel, la "galaxie" Altice comprend Numéricâble, SFR, Portugal Telecom (LS:PHRA) (hors dettes), NextRadioTV, i24news, Orange Dominicana, Tricom ou encore green.ch.
Tension sur le marché secondaire
Suite à ces dernières nouvelles et dans un marché baissier, les investisseurs ont revu encore à la hausse leurs exigences de rendements pour détenir la dette obligataire émise par Altice.
A titre d’exemple, l’obligation Altice Financing SA (7,25% - 2022) se traite désormais à 89% du nominal. Le rendement annuel de cette obligation disponible à partir de 100.000 euros en nominal se rapproche des 10%. Cette émission, de type 'senior sécurisée' est suivie par l'agence de notation Standard & Poo's qui lui attribue un rating spéculatif « B ».