Focus sur l’emprunt émis par le groupe minier Eramet, leader de la métallurgie haut de gamme et des métaux d'alliages, notamment le manganèse et le nickel. La ligne obligataire en question affiche une maturité égale au 6 novembre 2020 et sert un coupon de 4,50%.
Cette obligation est actuellement disponible à l’achat à 55% du nominal, correspondant à un rendement annuel supérieur à ... 19%. La coupure de négociation est de 100.000 euros pour une taille à l’émission de 400 millions.
Cet emprunt, qui figure au rang des dettes ‘senior non sécurisées’ de l’émetteur, ne bénéficie d’aucun rating chez Standard & Poor’s.
Lié au sort du nickel
Comme les autres groupes miniers, Eramet subit de plein fouet depuis plusieurs mois la crise du marché des métaux, liée en grande partie à l’évolution de la demande chinoise. La chute des prix des matières premières qui en résulte menace directement la rentabilité des entreprises actives dans le secteur.
Dans un communiqué publié en octobre, le groupe français avertissait d’ailleurs qu’ «il était particulièrement impacté par des cours du nickel et du manganèse simultanément et historiquement bas », justifiant un renforcement de son plan d’action opérationnel, afin d’améliorer son free cash-flow.
En clair, l’entreprise annonçait une série de mesures comme la suspension de tous ses grands projets, des cessions d’actifs ou encore des investissements strictement réservés à la sécurité et à la maintenance ». Objectif : préserver et améliorer la trésorerie.
Eramet doit composer également avec les pertes et les spéculations sur sa filiale SLN (Société Le Nickel) en Nouvelle-Calédonie. Début décembre, l’entreprise minière a été forcée de démentir des informations laissant entendre qu’elle arrêterait sa production de nickel dans le pays.
L’embargo indonésien sur le nickel est un autre défi pour Eramet. Le pays, confronté à des difficultés budgétaires, pourrait décider d’assouplir son embargo et reprendre ses exportations de minerais de nickel vers les pays asiatiques, ce qui renforcerait la pression à la baisse sur les prix de cette matière première.