Ce vendredi, arrêtons-nous sur l’emprunt perpétuel EDF (PA:EDF) au coupon actuel de 5,375%.
Cette obligation émise en 2013 propose un coupon fixe de 5,375% jusqu’au 29 janvier 2025. A cette date, EDF peut la rembourser à 100% du nominal. Dans le cas contraire, le coupon sera recalculé et correspondra au taux swap en euro à 12 ans augmenté de 3,794%.
En cette fin de semaine, il faut compter sur un cours de 94,50% du nominal pour acheter l’obligation, ce qui porte son rendement annuel jusqu’au « call » à plus de 6%. L’investissement est fixé à 100.000 euros en nominal avec une taille d’émission de 1,25 milliard.
On se situe donc bien en-deçà des sommets atteints il y a tout juste un an, lorsque l’obligation se traitait au dessus des 120% du nominal. Elle allait par la suite corriger suite à d’importantes variations des taux d’intérêt. Par ailleurs, on a pu observé ces derniers mois un regain d’inquiétudes sur les actifs les plus risqués, dont font naturellement partie les perpétuelles subordonnées (lire notre article de l’Oblis School pour plus d’informations).
A propos d’EDF
EDF est un groupe français actif dans le secteur de l’énergie, présent sur l’ensemble des métiers (production, transport, distribution, négoce, vente et services). Il fournit de l'électricité fabriquée à partir d'énergie nucléaire, hydraulique, renouvelable et thermique.
La compagnie, détenue à 84,5% par l’État français, alimente 37,6 millions de clients, dont 27,8 millions en France. L’entreprise est également présente en Belgique, en Italie ou encore au Royaume-Uni, pour ne citer que ces exemples.
L'année passée, son chiffre d’affaires a atteint 75 milliards d’euros, pour un excédent brut d’exploitation de 17,6 milliards. Le résultat net ressort à 1,2 milliard d’euros contre 3,7 milliards un an avant, principalement en raison des dépréciations d’actifs liées à la chute des prix de l’énergie.
Sous surveillance négative
Pour Standard & Poor’s, cité par Boursier.com, la faiblesse des prix de l’énergie renforce le scénario d’un changement structurel pour les grands groupes intégrés du secteur, ces derniers risquant de voir leur solidité financière s'affaiblir dans la foulée.
Concernant plus particulièrement EDF, l'agence estime en outre que l’entreprise française est pénalisée par la libéralisation de ses trois marchés de référence (France, Italie, Royaume-Uni), ainsi que par les interrogations sur la manière dont elle va financer la modernisation de son parc nucléaire. La facture de remise à neuf est estimée à 55 milliards d’euros d’ici 2030, signale le quotidien Libération.
C'est dans ce contexte que Standard & Poor’s a placé fin février la note « A+ » d’EDF sous surveillance, avec implication négative.