La semaine démarre sur un nouveau repli de l'EUR/USD, tombé à 1.0823 en Asie après la publication des excellents chiffres de l'emploi US pour février. Les créations d'emplois non agricoles (NFP) ont largement battu le consensus (295K contre 235K att.), le taux de chômage a reculé à 5.5% (contre 5.7% précédemment), tandis que le taux de participation s'est inscrit en légère baisse(de 62.9% à 62.8%). Les salaires n'ont cependant augmenté que de 0.1% en glissement mensuel (contre 0.2% att. et 0.5% préc.). Les rendements US à10 ans ont progressé à 2.2575% pour la première fois depuis le 26 décembre sur les spéculations d'une normalisation anticipée de la politique monétaire de la Fed. Nous tablons toujours sur un premier relèvement des taux en juin au plus tôt.
Le découplage entre la Fed hawkish et la BCE, qui lance ce jour son programme de rachats souverains de 60 milliards d'euros par mois, devrait alimenter de vives pressions vendeuses sur l'EUR/USD, avec la parité dans la mire à moyen terme. Sur le court terme, malgré les conditions de survente post-Draghi/NFP, la tendance de l'euro reste largement négative, alors que le ministre grec des Finances Yanis s'apprête à rencontrer ses homologues européens pour trouver une solution permettant de débloquer les fonds nécessaires au remboursement par son pays des 6.5 milliards d'euros de dette dus dans les trois prochaines semaines. Des barrières d'options sont placées sous 1.10.
L'EUR/GBP teste les bids sur 0.72 et au-dessous (après avoir rebondi sur 0.71820 vendredi). Au vu de la montée des tensions politiques au Royaume-Uni, les offres à 0.70/0.72 devraient cependant contrer les pressions baissières sur l'euro.
Le Japon a publié des données économiques décevantes ce matin. Le PIB final du quatrième trimestre a progressé de 1.5% t/t en données annualisées, contre 2.2% attendu. La consommation privée a accéléré de 0.5% (contre 0.3% att.), tandis que les dépenses des entreprises ont accusé une contraction surprise de 0.1% (contre +0.2% att.). En outre, l'excédent courant a diminué de 187.2 milliards de yens à 61.4 milliards en janvier. Les anticipations d'un assouplissement par la BoJ ont soutenu l'USD/JPY au-dessus des 120.61 à Tokyo. L'ancienne résistance des 120.47/48 devrait à présent fournir un soutien à une poussée vers un nouveau plus haut de 7 ans (au-dessus des 121.85 inscrit le 8 décembre).
Les exportations chinoises ont bondi de 48.3% en glissement annuel en février, tandis que les importations ont chuté de 20.5%. L'excédent commercial s'est accru de 60.03 à 60.62 milliards de dollars. La demande extérieure a progressé de 15% depuis le début de l'année, une bonne nouvelle pour le redressement économique du pays qui n'a toutefois pas stoppé le glissement de l'AUD/USD. L'aussie a ouvert la semaine en baisse à 0.7684 face au dollar. Une clôture journalière sous les 0.7685 (pivot MACD) devrait signaler un retournement baissier, ramenant dans la mire l'objectif à moyen terme des 75 cents.
Sur les marchés émergents, l'USD/ZAR a franchi les 12 pour la première fois depuis 2002 post-NFP. Les réserves de changes nettes de l'Afrique du Sud ont reculé à 41.92 milliards de dollars en février. La hausse du billet vert, renforcée par son impact négatif sur les cours de l'or, ne présage rien de bon pour le rand et les réserves de la banque centrale, à l'heure où le pays en a le plus besoin. La consolidation fiscale ne laissant guère espérer un relèvement des taux dans un proche avenir, nous voyons un renforcement de la base sur 11.40/12.00 (zone incluant les MM21,50 et 100j à 11.7013/11.6079 et 11.4241 respectivement). De même, l'USD/BRL progresse à 3.0718 et l'USD/TRY atteint des sommets records (1.6475), les tensions politiques s'ajoutant à la dépréciation globale des monnaies émergentes.
Au menu du jour : balance commerciale, exportations/importations m/m (janvier) en Allemagne, dépôts à vue de la BNS, consommation des ménages m/m et a/a (janvier) en Suède, et mises en chantier (février) au Canada.