La couronne norvégienne, « devise pétrole » par excellence, a abandonné jusqu’à 7% en cours de séance ce mardi face à l’euro, tout en atteignant la parité avec la couronne suédoise, une première depuis 2000.
Plus grand producteur de pétrole d'Europe de l'Ouest, la Norvège vient donc de s’ajouter à la liste des pays rattrapés par la chute du baril, avec comme conséquence, une réduction des investissements des compagnies pétrolières. Il faut savoir que le pétrole constitue le moteur traditionnel de l'économie norvégienne. Les hydrocarbures représentent plus de 20% de son PIB et près de la moitié de ses exportations.
La Bourse norvégienne paye également un lourd tribut. « Les valeurs pétrolières et gazières, qui constituent près de la moitié de la cote, ont perdu plus de 30% en moyenne cette année » relève dans le Figaro Thomas Brenier, gérant du fonds Norden chez Lazard Frères Gestion.
La couronne norvégienne n'est pas en reste et abandonne depuis le 1er décembre 12% face à l'euro. Un recul renforcé dernièrement par la décision surprise de la Banque de Norvège de réduire son taux directeur à 1,25%, mettant en lumière l'inquiétude pour l'économie du pays.
L'institution monétaire a justifié sa décision par la détérioration des perspectives économiques du pays. Ses dernières projections font état d’une hausse de 1,50% du PIB l'année prochaine, contre 2,25% précédemment escomptés. Cette année, la croissance est attendue à 2,50%.
« Nous nous attendons à une autre baisse des taux au premier semestre 2015 », a commenté Sarah Pemberton, économiste à l’institut de recherche macroéconomique Capital Economics, qui n’exclut pas d’autres baisses « si le lancement d’un programme à grande échelle d’assouplissement quantitatif par la BCE en début d’année prochaine fait remonter la couronne vis-à-vis de l’euro ».
Sur le marché secondaire obligataire, les rendements offerts par les obligations libellées en couronne norvégienne restent toujours très faibles. L'obligation Volkswagen Financial Services NV offre par exemple du 1,28% annuel sur une échéance de 18 mois.