Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Quel symbole ! Quel merveilleux hasard, qui fait si bien les choses ! C’est à minuit (GMT) que le S&P500 (contrat juillet) a atteint 3 003 points, franchissant le seuil symbolique des 3 000 points pour la première fois de l’Histoire.
Même si Wall Street a pulvérisé à la chaîne tous ses records à la hausse au cours de la dernière demi-heure de la demi-séance d’hier, il a malgré tout subsisté un sentiment d’inachevé. Avec un S&P500 clôturant – certes au plus haut du jour, du mois, de l’année et de l’Histoire – à « seulement » 2 995,5 points…
La fête nationale et boursière aura néanmoins été complète avec ce test des 3 000 points du milieu de la nuit et vendredi matin tous les gérants, les opérateurs de marché et les patrons des entreprises appartenant à l’indice pourront arborer la casquette « 3 000 », ce cours ayant été concrètement et officiellement coté à minuit précis, puis durant une heure pleine.
Le Dow Jones a pour sa part réalisé le doublé record intraday/record de clôture à 26 966 points, tandis que le Nasdaq, qui s’est finalement adjugé 0,75% à 8 170 points, s’est contenté de n’inscrire qu’un record de clôture. Le zénith des 8 176 points touché le 29 avril « tient » donc toujours.
Les marchés obligataires eux aussi sur des sommets
Qu’à cela ne tienne : ce 3 juillet restera gravé dans les mémoires comme le plus formidable carton plein de records puisque les marchés obligataires ont également pulvérisé des sommets de valorisation historiques en Suisse (-0,646%), en Allemagne (-0,399%), au Danemark (-0,319%), aux Pays Bas (-0,236%), au Japon (-0,153%), en Autriche (-0,13%), en France (-0,106%), en Finlande (-0,114%), en Belgique (-0,046%) et en Suède (-0,009%).
Dix pays au total qui offrent un rendement négatif… Une cohorte que l’Irlande (+0,075%) et la Slovénie (avec 0,1% résiduel) pourraient prochainement rejoindre…
Les investisseurs invoquent la désignation de Christine Lagarde pour succéder à Mario Draghi, l’ex-patronne du FMI ayant approuvé la mise en œuvre de tous les stimuli monétaires proposés par la BCE. L’accession de l’Allemande Ursula von der Leyen (proche d’Angela Merkel et ex-ministre de la Défense très impopulaire dans son pays) au poste de présidente de la Commission est également vue comme un message de proximité avec l’OTAN et les Etats-Unis (et de fermeté envers la Russie).
Mais ce rallye ne symbolise-t-il pas aussi, et surtout, la programmation « au cordeau » des niveaux indiciels et la manipulation implacable des actifs financiers ?