La livre plombée par les craintes d’un « Brexit », est-ce le moment d'investir ?
Plombée par les craintes d’un « Brexit », la livre sterling vient de toucher un plus bas de sept ans face au dollar. En baisse de 7% depuis le 1er janvier, la devise britannique est également malmenée face à l’euro.
Le décrochage de la livre remonte en réalité au mois de novembre, lorsque le Premier ministre David Cameron avait officialisé ses exigences aux dirigeants européens pour mener campagne en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE, lors du référendum qui aura lieu le 23 juin prochain.
Durant les élections législatives de mai, David Cameron avait pour rappel promis en cas de victoire de soumettre ses concitoyens à un référendum « pour » ou « contre » le maintien dans l’Union Européenne. Dimanche, après des négociations « au finish » avec les leaders européens, le Premier ministre a visiblement obtenu l’accord qu’il souhaitait pour faire campagne en faveur du maintien.
L’annonce d’un accord n’aura toutefois été bénéfique que très peu de temps à la livre. Dimanche, Boris Johnson, le très influent maire de Londres, vu comme le possible successeur de David Cameron, est monté au créneau et s'est prononcé pour la sortie du Royaume-Uni, renforçant la baisse de la monnaie.
De leur côté, les grands patrons se sont lancés dans une bataille contre le « Brexit », s'inquiétant dans une lettre ouverte les dangers d’un tel scénario. 'Quitter l’Union européenne découragerait l’investissement, menacerait l’emploi et mettrait en danger l’économie', considèrent les 200 signataires, parmi lesquels 36 patrons des cent plus grandes entreprises cotées à la Bourse de Londres.
Qu'en pensent les analystes ?
Avec un repli de 12% en quelques mois, le taux de change du sterling pourrait être considéré comme une opportunité d’entrée intéressante.
D'autant que si l’on s’en réfère aux avis des analystes, le consensus médian d’un panel d’investisseurs répertoriés par l’agence Bloomberg anticipe l’euro à 0,73 livre à l’horizon 2017, soit une hausse potentielle de 4,50% sur base du taux de change actuel.
A noter tout de même que le Crédit Suisse (VX:CSGN) et Citigroup sont à contre-courant et voient l’euro progresser à 0,80 livre d’ici la fin de l’année.
Investir en obligations
Les investisseurs qui souhaiteraient se placer sur la monnaie britannique pourront trouver de nombreuses idées d’investissement dans notre sélection d’obligations.
Parmi celles-ci, épinglons l'obligation à cinq ans du spécialiste des paris Ladbrokes. Disponible par coupures de 2.000 livres, elle se traite à l’achat à 100,50% du nominal, de quoi tabler sur un rendement annuel de 5%. Cet emprunt de 100 millions de livres est noté BB dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.
Dans le secteur automobile, plusieurs constructeurs ont émis des emprunts en livre. On pense à Daimler (DE:DAIGn) (2,375% - 2021), Volkswagen (DE:VOWG_p) (2,75% - 2020) ou encore BMW (DE:BMWG) (2,375% - 2021). A chaque fois, la coupure est fixée à 1.000 livres.
Sur le segment des emprunts perpétuels, plus rémunérateurs mais aussi plus risqués, l’émission Electricité de France affiche un rendement annuel de 8,60% jusqu’au call tandis que la perpétuelle Orange propose du 6,45% jusqu’au call (coupure de 100.000 livres).
A noter encore que l’obligation Mondelez offre un rendement annuel de 4,75% avec son obligation 2045, Apple (O:AAPL) du 4,75% avec son obligation 2042, Tesco (L:TSCO) plus de 7% avec son emprunt 2042 ou encore du 4,54% pour McDonald's (N:MCD) et son obligation 2054.