Peugeot (PA:PEUP) vient de placer pour 600 millions d’euros d’obligations sur le marché primaire. Un montant que le constructeur tricolore s’engage à rembourser dans dix ans.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, l’obligation fraichement émise est assortie d’un coupon annuel de 1,125%, soit le plus faible jamais proposé par le groupe aux cinq marques.
Pour l’investisseur qui aurait raté le train du marché primaire, il peut compter sur un cours davantage attractif sur le secondaire, où l’obligation se traite aux alentours des 98,50% du nominal, portant le rendement à l’échéance à 1,30%.
Il s’agit certes d’un niveau de rémunération plutôt maigrichon, mais à relativiser en comparaison de ce qu’offre le compte d’épargne ou encore le taux négatif proposé par les obligations souveraines françaises de même échéance.
Cycle de croissance exceptionnel
L'époque où le constructeur devait encore payer du 7% pour se financer est donc bien loin. C’était en 2013, lorsque qu’il bataillait quasiment pour sa survie.Sous l’impulsion de Carlos Tavares (ex-numéro 2 de Renault (PA:RENA)) et à la faveur d’une réorganisation industrielle, Peugeot (PA:PEUP) allait retrouver la confiance des marchés et signer un cycle de croissance exceptionnel, au point de devenir en 2018, le constructeur généraliste le plus rentable d'Europe.Cette dynamique, marquée par des ventes records et l’intégration des marques Opel et Vauxhall, montre toutefois des signes de faiblesse, sur fonds de la morosité ambiante qui touche les acteurs automobiles.En Chine, où le constructeur est allié à son partenaire Dongfeng, ses ventes ont ainsi chuté de 61% au cours des six premiers de l’année. Un marché à l’arrêt en Iran a également contribué à la baisse de 12,3% des immatriculations mondiales de Peugeot durant le semestre.
L’Europe en soutien
Paradoxalement, alors que Peugeot (PA:PEUP) ne cache pas ses ambitions d'une internationalisation accrue, c’est en Europe où le constructeur parvient à tirer son épingle de jeu.
Grâce au succès des nouveaux SUV Aircross de Citroën, il a vu ses ventes s’y maintenir à 0,3%, contre -2,4% pour l’ensemble de l’industrie.
Il est à noter que le Vieux Continent reste le principal débouché du groupe (88% des ventes, soit 1,68 million de véhicules écoulés en six mois).
Au second semestre, le groupe compte notamment sur le lancement de la nouvelle 208 (attendue pour novembre en France), et la dernière génération de la 2008 lancée en décembre.