Statu quo des banques centrales du Japon et de l'Australie (par Yann Quelenn)
Sans surprise, la Banque d'Australie et la Banquedu Japon ont maintenu leurs taux à 1.5% et -0.1% respectivement. Les marchés financiers avaient intégré leur attentisme, aussi n'y a-t-il eu aucun mouvement majeur sur l'AUD ou le JPY.
La BoJ a de nouveau repoussé le calendrier de son objectif d'inflation, qu'elle prévoit à présent d'atteindre autour de l'exercice 2018 (contre 2017 précédemment), autrement dit vers mars 2018. Elle compte laisser la politique monétaire en l'état, sauf choc majeur.
Selon nous, elle ne peut pas faire grand-chose, au vu de l'absence de relance de la consommation ces dernières années et de la baisse de l'IPC. Il lui sera en outre difficile de respecter son programme de rachat d'obligations, les opportunités se faisant de plus en plus rares.
Un resserrement de la Fed en décembre lui apporterait un certain répit, en ce qu'il entraînerait un allègement des pressions acheteuses sur le yen.
En Australie, la RBA a décidé de garder les taux à 1.5%. Les chiffres du marché du travail se sont modérés, tandis que ceux de l'inflation sont mitigés. Le minerai de fer est en outre à un plus haut de six mois, ce qui devrait empêcher une réduction des taux de la banque centrale. Bien que l'AUD/USD ait progressé depuis l'annonce du verdict, nous restons baissiers sur le cross et estimons que la demande de dollar va augmenter. Un tour de vis de la Fed en décembre paraît extrêmement probable.
Inflation US toujours sous l'objectif de la Fed (par Arnaud Masset)
Les statistiques américaines sont restées au centre de l'attention ces dernières semaines, la Réserve fédérale semblant prête à resserrer sa politique monétaire avant la fin de l'année. Les indicateurs économiques se sont récemment révélés mitigés. Le marché du travail a poursuivi sa stabilisation, tandis que les ventes de détail ont enregistré un vif rebond. Le taux de chômage a légèrement augmenté à 5% en septembre, et le taux de participation a continué de croître lentement. La création d'emplois privés a marqué un recul en septembre, à 156k, sous sa moyenne mobile à 6 mois. D'un autre côté, les ventes de détail hors automobile et essence ont grimpé en septembre (+0.3%) après s'être effondrées en août (-0.2%m/m). Cette amélioration est de bon augure pour la fin de l'année, la consommation montant en puissance avant les fêtes. Enfin, les pressions inflationnistes sont restées modérées en septembre, la mesure préférée de la Fed, le PCE core, ressortant stable à 1.7% a/a
Les chiffres préliminaires de la croissance du PIB publiés la semaine dernière ont été plus ambigus. L'économie américaine a progressé au rythme annualisé de 2.9% au troisième trimestre, contre une projection médiane de 2.6% et après 1.4% au deuxième trimestre. Ce rebond est dû à une augmentation des stocks et à un vigoureux essor des exportations. Pour la première fois depuis le T1 2015, les stocks ont contribué à la croissance avec une hausse de 0.61% au troisième trimestre. Les exportations ont bondi de 1.17% contre 0.21% sur la période précédente. En revanche, la consommation personnelle a marqué un recul à 1.47%, après 2.88% au T2. Or il se trouve que les dépenses de consommation ont été le moteur principal des trimestres récents, la vigueur du dollar ayant pesé sur les exportations, et donc sur les secteurs industriels. Nous pensons donc que ce recul n'empêchera pas un relèvement des taux de la Fed en décembre, mais il freinera le resserrement monétaire l'an prochain.
EUR/GBP - Bouncing Within Uptrend Channel
EURUSD La paire EUR/USD évolue à la hausse. Une résistance forte se situe à 1,1058 (plus haut du 13/10/2016). Une résistance clé se trouve loin à 1,1352 (plus haut du 18/08/2016). Elle devrait progresser vers la barre des 1,1000. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD La paire GBP/USD évolue au-dessus de 1,2200. Cependant, la dynamique à moyen terme semble toujours négative. Un support horaire se situe à 1,2083 (plus bas du 25/10/2016), alors qu'une résistance horaire se trouve à 1,2329 (plus haut du 11/10/2016). Des résistances majeures se trouvent loin à 1,2620, puis à 1,2873 (03/10/2016). La paire devrait poursuivre sa tendance baissière. La configuration technique à long terme est même plus négative, le vote sur le Brexit ayant ouvert la voie à une accentuation de la chute. Le support à long terme situé à 1,0520 (01/03/85) représente un objectif convenable. La résistance à long terme est située à 1,5018 (24/06/2015) et pourrait indiquer un retournement à long terme de la tendance négative. Cependant, un tel scénario est très peu probable pour l'instant.
USDJPY La dynamique affichée par la paire USD/JPY est positive. Une résistance horaire se situe à 105,53 (28/10/2016). La prochaine résistance clé se situe à 107,49 (plus haut du 21/07/2016), alors qu'un support horaire est assuré par la barre des 102,81 (plus bas du 10/10/2016 ). Un support clé peut se situer à 100,09 (27/09/2016). Nous privilégions un biais baissier à long terme. Un support se situe actuellement à 96,57 (plus bas du 10/08/2013) . Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble absolument peu probable. La paire devrait poursuivre sa chute vers le support des 93,79 (plus bas du 13/06/2013).
USDCHF L'élan haussier de la paire USD/CHF est arrivé à son terme. La paire a cassé le canal haussier. Le support horaire situé à 0,9843 (plus bas du 23/06/2016) est en voie d'être touché. Un support plus solide se trouve à 0,9632 (plus bas de la base du 26/08/2016), alors qu'une zone de résistance se situe autour de la parité. À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise toutefois un biais haussier à long terme depuis la suppression du taux plancher en janvier 2015.