Focus cette semaine sur Transocean, une entreprise genevoise active dans l’exploitation pétrolière offshore (en mer), en particulier dans les services de forage en eaux ultra-profondes. Elle est le leader incontesté de son secteur.
Malgré le recul de son carnet de commandes et du taux horaire moyen de location, la société basée à Zoug a surpris les investisseurs lors de ses derniers résultats trimestriels en publiant un bénéfice par action de 16 centimes, là où les investisseurs attendaient 8 centimes, grâce une rentabilité accrue, un taux d’utilisation plus élevée de sa flotte et des coûts plus faibles.
Songa Offshore
«En plus des excellents résultats d'exploitation, nous avons poursuivi notre plan d'amélioration de la qualité de notre flotte au cours du trimestre en annonçant notre intention d'acquérir Songa Offshore. Nous avons également annoncé notre décision de recycler six flotteurs supplémentaires, améliorant ainsi la qualité globale et la compétitivité de notre flotte », a déclaré Jeremy Thigpen, président et CEO de la compagnie.
Ratios de crédit dégradés
Toutefois, l’achat par Transocean de son concurrent norvégien Songa Offshore pour 9,1 milliards de couronnes (+/- 963 millions d’euros), si il a le mérite de renforcer le carnet de commandes du groupe genevois, inquiète aussi les analystes. Car il sera financé non seulement en cash et en actions, mais également en obligations convertibles, « ce qui va dégrader les ratios de crédit de la compagnie » a déploré un analyste.
Les actionnaires ont peu apprécié, ce qui explique la baisse de l’ordre près de 20% de l’action en août dernier à 7,28 dollars, un plus bas historique. Le rebond initié depuis lors a été interrompu brièvement en octobre, à l’occasion de la signature d’un contrat de location du Deepwater Invictus, un bateau de forage relativement récent, conclu à un tarif horaire 75% inférieur au tarif en vigueur, des conditions jugées très décevantes par les investisseurs. Mais sans doute le marché avait-il réagit de manière excessive à l’époque puisque l’action a rebondi depuis lors (voir graphique) pour évoluer actuellement aux alentours de 11,5 dollars, ce qui porte la capitalisation boursière à 4,5 milliards de dollars.
En matière de prévisions, 15 analystes répertoriés par l'agence Bloomberg considèrent qu'il faut acheter l'action, 15 pensent qu'il faut la garder et 8 recommandent de vendre. Ensemble, ils anticipent un cours médian 11,97 dollars pour l’action d’ici 12 mois.
Dette gérée de manière active
Sur le marché obligataire, Transocean a procédé l’été dernier au rachat par anticipation d’une série d’obligations dont les échéances varient entre 2017 et 2021, grâce aux sommes obtenues par des cessions d’actifs et à l’émission d’un emprunt d’une taille 403 millions de dollars à échéance 2022 et au coupon de 3,8%. Cette obligation est disponible à un prix légèrement inférieur au pair, de l’ordre de 99,87% du nominal.
L’entreprise est aussi présente sur les échéances 2027 et 2038, avec des obligations notées B chez Standard & Poor’s aux coupons respectifs de 7,45% et 6,8%, par coupures de 1.000 dollars à chaque fois. La première se traite à 94,5% du nominal (soit un rendement de 8,3%) et la seconde à 81,08% (soit un rendement de 8,81%).