Direction les États unis cette semaine à travers notre focus sur Verizon (NYSE:VZ) Communications, le premier opérateur télécom aux États-Unis, qui rivalise avec AT&T (NYSE:T), T-Mobile ou encore Sprint.
Anciennement Bell Atlantic Corporation, la compagnie américaine est présente dans la téléphonie mobile avec Verizon Wireless, dans le fixe avec Verizon Telecom et dans le segment des entreprises avec Verizon Business. Le géant américain revendique le réseau sans fil le plus fiable en Amérique et le premier réseau en fibre optique aux États-Unis.
Marché mobile saturé
Le groupe qui emploie 160.000 personnes, a généré un chiffre d’affaires de 126 milliards de dollars en 2016. Il a surpris positivement lors de la publication de ses derniers résultats trimestriels, en annonçant une hausse de ses abonnés en téléphonie dans un marché mature, saturé et concurrentiel où la seule manière de croître est de prendre des clients à la concurrence. Verizon a profité de l’accueil favorable réservé à son offre « internet illimité » et d’un faible taux de désabonnement.
Toutefois, les investisseurs n’ont guère été impressionnés, comme le reflète l’évolution du cours de l’action qui a cédé du terrain depuis les trimestriels du 19 octobre.
Quant aux analystes, si aucun ne recommande de vendre l’action, seulement 9 la considèrent digne d’achat tandis que 25 recommandent de conserver le titre. Ensemble, ils anticipent un cours médian de 50,68 dollars pour l’action d’ici 12 mois, en légère hausse donc.
L’explication de la frilosité des investisseurs se trouve peut-être dans le niveau élevé de la dette, conséquence de la politique d’acquisitions menée ces dernières années. Un endettement important n’est pas sans conséquence sur les flux de trésorerie, le dividende et limite la flexibilité de l’entreprise face à une concurrence agressive.
Acquisitions et diversification
La dette de l’opérateur télécom américain trouve son origine dans le rachat en 2014 et pour 130 milliards de dollars, du solde de la participation qu’elle ne détenait pas encore dans Verizon Wireless, une opération vue négativement par certains car elle renforce l’exposition de l’entreprise à un marché saturé.
La société a également entrepris de se diversifier à travers des acquisitions pour se renforcer dans la publicité et la vidéo sur Internet. Ceci explique le rachat de Yahoo! (portails Internet, messageries…) bouclé en juin dernier pour 4,8 milliards de dollars en vue de le fusionner avec AOL (racheté deux ans plutôt pour 4,4 milliards de dollars), pour créer une nouvelle entité baptisée Oath. Certains observateurs estiment toutefois que l’intégration entre AOL et Yahoo ! sera plus difficile que prévu et prendra plus de temps à produire ses effets bénéfiques.
Ces opérations ont incité Standard & Poor’s à réviser son opinion sur Verizon Communication. En mai, l’agence a indiqué qu’il serait difficile pour Verizon de retrouver le niveau de rating d’avant l’acquisition de la participation de Vodafone (LON:VOD) dans Verizon Wireless. Le groupe télécom américain a réagi, indiquant qu’elle «n’espérait plus retrouver sa cote de crédit pré-Vodafone d'ici 2018 ou 2019 ».
Pour autant, Verizon Communications reste noté dans la catégorie investment grade (Baa1 chez Moody’s, BBB+ chez S&P et A- chez Fitch) et ne rencontre guère de difficulté à se financer sur le marché. Il est présent sur le marché obligataire avec un nombre assez impressionnant d’emprunts, émis à travers plusieurs structures comme Verizon Pennsylvania LLC ou Verizon Maryland LLC, pour ne citer que ces exemples. Toutefois, l’essentiel, des obligations a été émis par Verizon Communications, à l’instar de
=> cette souche obligataire en dollar à échéance 15/08/2026 au coupon de 2,625%. Il y a moyen de l’acheter à 93,94% du nominal, par coupures de 2.000 dollars, correspondant à un rendement de 3,43%.
=> cet emprunt émis fin octobre, à maturité 15 janvier 2038 offrant un coupon de 3,5%. Cette obligation se négocie à 99,7% du nominal, soit un rendement de 2,89%. La coupure est de 100.000 euros.