Probable maintien des taux de la CBR jusqu'à 2017 (par Yann Quelenn)
La Banque de Russie devrait maintenir ses taux inchangés lors de sa réunion de demain. La normalisation prend du temps. Le redressement des cours du pétrole depuis le début 2016 ne suffit manifestement pas à déclencher une reprise durable du pays. La Russie fait face à de profondes difficultés économiques sous-jacentes. En outre, l'or noir est actuellement en panne sous les $50 le baril et nous percevons déjà une montée des pressions baissières sur les cours pétroliers,les menaces de surproduction étant loin d'être dissipées.
Du côté des données, l'inflation affiche toujours un rythme rapide de 6.4% a/a. Il en résulte un effondrement du revenu disponible. C'est pourquoi nous estimons que la CBR ne peut pas faire grand-chose pour l'instant, puisqu'une nouvelle réduction des taux à court terme exercerait des pressions sur la classe moyenne, même si le Premier ministre Dmitri Medvedev a récemment indiqué que les taux pourraient être abaissés à brève échéance. D'après nous, il s'agissait d'une simple intervention verbale.
Nous pensons toutefois qu'une inflation sous 6%, ce qui devrait être le cas en 2017, poussera la banque centrale à agir pour alléger les pressions sur le rouble. Pour l'instant, contenir l'inflation en proposant des taux d'intérêt massifs stimule la demande de RUB. Ce dernier s'est renforcé face au dollar depuis le début de l'année, bien que l'USD/RUB marque le pas autour de 62 roubles pour un dollar. Selon nous, la CBR conservera le statu quo jusqu'à la fin de l'année dans l'attente de nouvelles données afin de diminuer les pressions inflationnistes pesant sur la population russe.
La CBR joue donc un jeu très serré, en ce qu'elle tente de diminuer la demande de roubles sans affecter la consommation qui fait déjà largement les frais de la politique monétaire par le biais d'une inflation élevée. Nous maintenons notre vue haussière sur le rouble jusqu'à fin 2016.
Retour probable de la volatilité à moyen terme (par Arnaud Masset)
La volatilité est restée très faible récemment sur les marchés d'actions et des changes, grâce à une année politique chargée et à l'hyperactivité des banques centrales. Les marchés financiers ont passé le plus clair de l'année à attendre des décisions cruciales, allant du référendum sur le Brexit aux reports incessants des hausses de taux de la Réserve fédérale. Après avoir "bondi" à 8.66% mi-octobre, la volatilité implicite à un mois de l'EUR/USD est rapidement redescendue vers le seuil des 7%, la victoire de Hillary Clinton semblant de plus en plus certaine. Sur les maturités plus longues la volatilité implicite reste obstinément scotchée entre 8% et 9% depuis des mois. Nous n'attendons aucune amélioration sur ce front avant la réunion de décembre du FOMC.
Côté marchés actions, la situation n'est guère encourageante. Le VIX a passé la plus grande partie du mois d'octobre autour des 15%, avant d'entamer un léger redressement sur fond de montée des incertitudes quant aux futurs rendements aux Etats-Unis. De même, l'indice de volatilité de l'Euro Stoxx 50 a évolué nettement en deçà de sa moyenne mobile à trois mois et se situe actuellement autour des 19%. Compte tenu des événements à venir sur le plan politique et monétaire, la volatilité devrait continuer à augmenter. Il est donc temps de prendre des positions longues sur la volatilité.
EURUSD La dynamique baissière affichée par la paire EUR/USD est définitivement en marche. Une résistance forte se situe à 1,1058 (plus haut du 13/10/2016). Une résistance clé se trouve loin à 1,1352 (plus haut du 18/08/2016). La paire devrait s'affaiblir davantage vers la zone de support située au-dessous de 1,0860. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD La paire GBP/USD continue d'évoluer autour de 1,2200. Cependant, la dynamique semble toujours négative. Un support horaire se situe à 1,2083 (plus bas du 25/10/2016), alors qu'une résistance horaire se trouve à 1,2329 (plus haut du 11/10/2016). Des résistances majeures se trouvent loin à 1,2620, puis à 1,2873 (03/10/2016). La paire devrait afficher un mouvement de baisse supplémentaire. La configuration technique à long terme est même plus négative, le vote sur le Brexit ayant ouvert la voie à une accentuation de la chute. Le support à long terme situé à 1,0520 (01/03/85) représente un objectif convenable. La résistance à long terme est située à 1,5018 (24/06/2015) et pourrait indiquer un retournement à long terme de la tendance négative. Cependant, un tel scénario est très peu probable pour l'instant.
USDJPY La paire USD/JPY évolue en dents de scie, mais reste dans un canal haussier. Une cassure du support horaire des 102,81 (plus bas du 10/10/2016) est peu probable pour l'instant. Un support clé peut se situer à 100,09 (27/09/2016). La limite supérieure du canal haussier autour de 105 implique une résistance horaire. Elle devrait poursuivre son rebond au sein du canal haussier. Nous privilégions un biais baissier à long terme. Un support se situe actuellement à 96,57 (plus bas du 10/08/2013) . Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble absolument peu probable. La paire devrait poursuivre sa chute vers le support des 93,79 (plus bas du 13/06/2013).
USDCHF La dynamique affichée par la paire USD/CHF tend à faiblir. Elle reste toujours dans l'ancienne zone de résistance située entre 0,9919 (plus bas du 07/08/2016) et 0,9950 (27/07/2016). Toutefois, la dynamique reste haussière depuis le 15 septembre. Un support horaire se trouve à 0,9733 (base du 05/10/2016), puis à 0,9632 (plus bas de la base du 26/08/2016). La paire devrait poursuivre sa progression. À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise toutefois un biais haussier à long terme depuis la suppression du taux plancher en janvier 2015.