Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Suite aux terrifiantes informations du week-end, avec désormais des mesures très strictes dans l’Hexagone (mais qui méritent d’être tout aussi strictement appliquées) sur lesquelles je n’épiloguerai pas, le CAC40 dévisse une nouvelle fois de plus de 9 % et cote désormais légèrement au-dessus des 3 700 points au moment où j’écris ces lignes.
Dans ces conditions, étant donné la surchauffe des indicateurs et la nervosité exacerbée des investisseurs, tenter un plan de trade serait pour le moins périlleux. Le contexte étant ce qu’il est, je vous propose exceptionnellement un éclairage sur un petit outil technique que j’utilise quand les marchés se mettent à paniquer en piquant du nez (ou au contraire quand ils explosent dans des phases d’euphorie) : l’ATR (pour « Average True Range »).
Il permet d’une part de savoir quand il ne faut surtout pas chercher à contrer un mouvement comme celui que nous connaissons, et d’autre part de déceler ce qui seront les prémices de sa fin probable.
Par ailleurs, cet outil ne doit être utilisé que sur des marchés ou des actifs à fort volume d’échanges (indices/actions du compartiment A par exemple) .
Prenons maintenant le cas actuel d’une forte baisse des marchés : quand la peur gagne les marchés, la volatilité explose à la hausse et tant que celle-ci monte, c’est que l’onde de peur continue à se propager.
Dans cette situation, n’essayez pas de contrer le mouvement car il peut y avoir des rebonds, mais ils ne sont souvent que temporaires.
Quoi qu’il en soit, les marchés ne pourront se stabiliser que quand la volatilité commencera à retomber – ou à tout le moins à décélérer – et ce ne sera qu’à partir de ce moment là que l’on pourra commencer à se poser la question de savoir s’il est opportun de se repositionner.
Ne pas contrer tant que l’ATR fuse à la hausse
L’objectif est de visualiser les moments où la volatilité accélère en dehors des zones de « normalité », c’est-à-dire quand l’indicateur (ATR) sort en accélérant au-dessus de la bande de Bollinger supérieure.
Sur le graphique ci-après, vous pouvez visualiser la bande de Bollinger supérieure (en blanc « Bollinger Sup ») et l’ATR. Les pastilles orange, elles, montrent quand l’accélération devient « anormale ».
Tant que l’ATR fuse à la hausse, ne cherchez pas à le contrer. S’il se retourne, l’accélération baissière a cependant une forte probabilité de prendre fin dans les bougies à venir, comme on a déjà pu le constater sur le Dow Jones…
Le S&P500…
… et le Nasdaq Composite
Quant au CAC40, il est toujours en pleine accélération, donc vous l’avez compris, il est fortement déconseillé de contrer ce genre de mouvement, en tout cas tant que l’ATR est en ascension.
Attendez plutôt qu’il donne un signal de régression.
Derniers points, l’ATR est calculé sur 14 périodes, tandis que les enveloppes de Bollinger sont calculées sur 200 périodes, avec un écart type standard réglé à 2. En utilisant cet outil, vous allez tout de suite pouvoir jauger si vos lignes détenues sont ou non soumises à un effet d’accélération de volatilité… et vérifier ensuite à quel moment l’indicateur donnera le signal éventuel de la fin d’accélération.
J’insiste sur le fait que l’indicateur ne donne qu’un signal « probable » qui devra de toute façon être confirmé par les autre outils techniques qui composent votre système de trading.