Obtenir 40% de réduction
⚠ Alerte résultats ! quelles actions sont destinées à s'envoler ?
Découvrez les actions des ProPicks. Ces stratégies ont gagné 19,7% cette année.
Débloquer la liste

Le « shutdown » s’éternise, mais Wall Street n’en a cure !

Publié le 15/01/2019 08:21
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Donald Trump ne lâche rien et le « shutdown » continue aux Etats Unis !

J’avais parié sur BFM vendredi qu’une « mesure d’urgence » y mettrait fin dès ce weekend, mais au moment où j’écrivais ces lignes, dimanche en début de soirée, quelque 800 000 fonctionnaires ne percevaient toujours aucun salaire depuis 22 jours, ce qui constitue un record.

Beaucoup se retrouvent au chômage technique (administration partiellement fermée, ne fonctionnant que pour une demi-journée) et c’est le cas de figure le plus défavorable. Le travail de ces fonctionnaires ne sera en effet pas considéré, ils sont placés sous le régime du congé sans solde et ne seront de fait pas payés intégralement de façon rétroactive. C’est toute la différence avec leurs collègues des administrations jugées « vitales » (leur statut est celui de personnel réquisitionné), lesquels se verront crédités de l’intégralité de leur pension lorsque le blocage sera levé, même si le « shutdown » devait durer trois mois.

En attendant, la mise à jour de la situation des 48 millions d’Américains bénéficiant du système des « food stamp » prend du retard et de nombreux ayants-droit pourraient ne plus pouvoir faire usage de leur carte de « crédit dédiée » (non créditée). D’après les projections, le chaos pourrait en conséquence être total d’ici fin février.

Pour les fonctionnaires payés chaque quinzaine, la date du 11 janvier restera marquée d’une pierre noire puisqu’ils n’ont pas touché leur chèque. De ce fait, leur compte n’a pas été crédité, mais tous les prélèvements habituels continuent (remboursement de crédit(s), loyers, taxes et charges diverses, électricité, abonnements téléphoniques, assurances santé etc.).

Les fonctionnaires commencent à souffrir
Moyennant quoi, l’heure des arbitrages a déjà sonné pour des centaines de milliers de fonctionnaires contraints de donner la priorité aux loyers et crédits, à l’électricité, au téléphone… et à suspendre temporairement tout ce qui peut l’être.

Mais souvent, cela ne suffit pas ! Les fonctionnaires privés de salaires sont tributaires de la compréhension de leurs bailleurs en cas de retard de paiement, mais que se passe-t-il si le bien loué appartient à un propriétaire « pauvre » (ne touchant par exemple qu’une petite retraite) et qui ne dispose d’aucune marge de manœuvre financière ?

Plus largement, le ralentissement de l’économie ne devrait pas tarder à se faire sentir puisque tous les « gros achats » sont reportés pour près d’un million de fonctionnaires américains, que les projets immobiliers sont différés et que les budgets alloués aux « week-end » et aux loisirs sont coupés.

A Washington, la fréquentation des restaurants dans certains quartiers où les administrations sont nombreuses est déjà en chute libre et le nombre d’entrées au cinéma se contracte, tout comme les achats de jeux vidéo. Et bien qu’encore marginal à ce stade, le phénomène s’aggravera rapidement si le « shutdown » perdure.

Un énorme gaspillage alimentaire
Mais il y a beaucoup plus préjudiciable : la FDA (Food & Drug Administration) a considérablement ralenti ses inspections et la délivrance des autorisations de mises sur le marché de denrées alimentaires, ce qui pourrait se révéler catastrophique pour les producteurs de produits frais et pour les distributeurs de type Whole foods market (une société récemment rachetée par Amazon (NASDAQ:AMZN)).

Dans ce domaine particulier, les ventes perdues ne seront pas rattrapées et des milliers de tonnes de fruits, légumes, viandes et autres poissons pourraient passer directement du producteur… à la poubelle.

Pour le « non-périssable », c’est en revanche beaucoup moins préoccupant, l’histoire économique nous ayant enseigné que si les précédents « shutdown » (toujours situés en fin d’année puis à l’entame d’année suivante) ont bien provoqué une contraction temporaire du PIB, celle-ci a vite été rattrapée avant la fin du premier trimestre civil.

Ce qui frappe cette fois-ci, et comme en 1995, sous Bill Clinton, c’est le peu de cas fait des fonctionnaires pénalisés par le camp républicain, avec à chaque fois l’excuse que les démocrates sont responsables de la situation de par leur refus d’accéder à leurs exigences.

Avec Donald Trump, un nouveau palier est franchi car le président américain n’a même pas un mot pour les victimes du « shutdown » : seul son « mur » compte à ses yeux et peu importe ce qu’il en coûte au pays. Le président américain gouverne pour ceux qui le soutiennent (encore) et pénaliser les fonctionnaires ne devrait pas l’affecter sur le plan électoral dans la mesure où ces derniers ne constituent pas sa « base » et votent majoritairement démocrate – sauf la police et l’armée, qui eux, ne sont pas touchés.

De son côté, Wall Street ne s’est pas alarmé de la situation, alignant cinq séances de hausse consécutives avant de stagner vendredi. Le Nasdaq a même engrangé 3,5% sur la semaine, soit 2,5 points de plus que le CAC40.

En France, l’impact négatif du mouvement des « gilets jaunes » sur la consommation se confirme
Un petit coup d’œil sur la France à présent. Il n’y a certes pas de « shutdown » dans l’Hexagone, mais un mouvement des « gilets jaunes » qui s’éternise et perturbe le commerce de détail ainsi que le secteur de la restauration dans les grandes agglomérations presque chaque week-end depuis deux mois.

L’idée que le commerce «on line » allait bénéficier des reports d’achats a beaucoup circulé, mais elle ne se confirme pas dans les chiffres du mois de décembre : les Français ont moins consommé, avec ou sans la présence des « gilets jaunes » sur les ronds-points ou sur les Champs-Elysées.

Très attendus par les commerçants, les soldes d’hiver ont débuté mercredi dernier, sans « gilets jaunes », ni intempéries, mais ils débutent de façon très poussive.

A titre personnel, c’est la première fois depuis une décennie (et la crise de 2008) que je n’observe aucune queue devant les « corners » des grandes marques de luxe dans les grands magasins du boulevard Hausmann au cours des trois premiers jours.

Nos médias mainstream ne montrent que les violences commises contre les forces de l’ordre ou des journalistes, mais à l’étranger, les réseaux sociaux et les médias ne censurent pas les images très dures de blessés, victimes de « tirs tendus » pourtant prohibés, par des munitions (grenades et flashballs) qui sont également interdites dans beaucoup de pays.

Mais laissons de côté le cas particulier de la capitale… Qu’en est-il en Île-de-France et dans la plupart des villes de province, là où les manifestations sont rares voire inexistantes ?

Eh bien les grands centres commerciaux sont tout aussi peu fréquentés (j’ai pu le constater aux 4 Temps à la Défense samedi, puis à Parly-2 ce dimanche), même aux heures d’affluence habituelles.

Dans les rues de mon quartier, les personnes portant des sacs estampillés « soldes » sont également bien moins nombreuses que les années précédentes, alors même que les rabais de 50% voire plus dès le coup d’envoi sont monnaie courante étant donné la grosseur des stocks d’invendus.

Quelle explication ? Il me paraît difficile de nier que le climat social n’incite pas à se lancer dans des « achats plaisir » avec de l’argent qui se fait plus rare chaque trimestre depuis un an.

Et puis surtout, il y a la peur de voir les sommes virées sur le compte en banque à la fin du mois se révéler plus faibles que prévu avec la mise en œuvre du « PAS » (prélèvement à la source). Outre les risques de « bug » (que Bercy considère comme faible, mais il y aura forcément des « malchanceux »), les contribuables les plus aisés vont découvrir avec cette réforme que l’impôt sur le revenu s’ajoute immédiatement à la CSG, qui est non-déductible, ce qui pourrait déboucher sur plusieurs dizaines ou centaines d’euros en moins.

Autant de raisons de se montrer plus prudent cette année…

Bref, qu’il s’agisse des Etats-Unis ou de la France, la consommation ne soutiendra pas la croissance en ce début 2019, après une fin d’année décevante… et Apple (NASDAQ:AAPL) (US0378331005-AAPL) qui lançait un retentissant « sales warning » le 3 janvier dernier (et demande à ses sous-traitants de réduire de 10% la production d’iPhones) nous avertit que la demande est également plus faible en Chine, ce qui ne signifie certes pas que les concurrents locaux sont confrontés à la même désaffection…

Il reste que Pékin va devoir mettre le paquet pour doper les dépenses des ménages en 2019…

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés