Nous sommes au milieu de l’année 2019. Les taux de chômage sont au plus bas dans un grand nombre de pays développés (hormis la France bien évidemment …). Les PIB ne cessent de progresser d’année en année. En outre, les consommateurs dépensent toujours plus. En bref, l’économie est globalement en plein essor. Si vous vous intéressez un tant soit peu à l’économie, vous avez probablement déjà entendu ces assertions lancées par des grands dirigeants du monde occidental avec à leur tête un certain Donald Trump.
Je vous rassure tout de suite, ces déclarations sont totalement vraies dans la plupart des cas. Néanmoins, tout cela a été obtenu à grands frais :
- Le marché des obligations de sociétés est fortement surendetté. Les entreprises s’enlisent dans une frénésie de fusions et acquisitions.
- Les entreprises ne peuvent plus se permettre de rembourser leurs dettes. Un grand nombre d’entre elles sont désormais de véritables entreprises "zombies" ne devant leur survie qu’à la Réserve fédérale des Etats-Unis ou à la Banque Centrale Européenne.
- Beaucoup de particuliers ne peuvent plus se permettre de rembourser leurs crédits. Pour dépenser toujours plus, les consommateurs se surendettent. Ainsi, ce n’est pas un hasard si la dette à la consommation Américaine a atteint récemment des sommets historiques par exemple. Pendant que Donald Trump se réjouit devant le monde entier de l’augmentation formidable de la consommation aux Etats-Unis, les Américains moyens prennent un nouveau crédit pour rembourser le crédit précédent !
Une nouvelle crise économique encore plus grande en approche
Depuis la crise économique de 2008/2009, les dirigeants des grands pays développés ont appliqué des politiques monétaires qui ont gonflé le prix des actifs tels que les actions et les biens immobiliers.
L’effondrement du système bancaire et le ralentissement économique ont asséché les liquidités sur le marché. Ainsi, la stratégie appliquée aux Etats-Unis et en Europe a consisté à injecter de l’argent directement dans l’économie. On a donc eu droit à des programmes de relance à base de monnaie "artificielle". La planche à billets a fonctionné à plein tube !
En prenant l’exemple des Etats-Unis, voici une explication de ce mécanisme en 2 grands points :
- Assouplissement quantitatif (ou Quantitative Easing dans la langue de Shakespeare). Ainsi, la Réserve fédérale des Etats-Unis, l’équivalent de la Banque Centrale Européenne, a injecté plus de 3000 milliards de dollars dans l’économie Américaine depuis la crise de 2009.
- Taux d’intérêt peu élevés. Depuis la dernière récession, les taux d’intérêt frôlent les 0%. La possibilité d’emprunter de l’argent pratiquement gratuitement a conduit à l’accumulation d’actifs en masse. De fait, les personnes riches sont devenues encore plus riches.
Le graphique présenté ci-dessus est une excellente indication de ce mirage. Le S&P 500, qui est connu comme le marché boursier Américain, a ainsi massivement récolté les fruits du programme de relance de la Réserve fédérale Américaine. Il est évident que ce sont les entreprises et les investisseurs qui en ont profité pour s’enrichir encore plus. La boucle de rétroaction qui a été catalysée par la dette bon marché n’est que trop semblable à ce que nous avons connu lors de la dernière crise financière.
Des éléments qui rappellent la période d’avant-crise de 2009
Pour rappel, lors de la crise financière de 2009, les 3 éléments suivants étaient au coeur du problème :
- Une défaillance généralisée des prêts hypothécaires à risque, les fameux subprimes.
- L’endettement des consommateurs avait atteint des sommets inégalés.
- Le marché des obligations de sociétés surendettées. Ainsi, selon Jeffrey Gundlach, fondateur de la société DoubleLine Capital, "une étude récente de Morgan Stanley (NYSE:MS) indique que si l’on utilisait uniquement les ratios d’endettement pour les sociétés, 45% du marché des obligations de bonne qualité serait considéré comme de la camelote actuellement".
La situation du monde en 2019 est clairement semblable. Il s’agit tout simplement d’une bombe à retardement dont l’explosion est inévitable. Vous avez donc bien compris que l’économie actuelle fonctionne sur de l’emprunt dans le but de gagner toujours plus de temps. On règle le problème du surendettement par toujours plus de dettes ! La valeur actuelle du S&P 500 n’est pas basée sur des fondamentaux solides. De fait, une crise majeure est à prévoir. En outre, nous constatons chaque jour que le populisme est en hausse un peu partout dans le monde. La prochaine crise financière risque donc de provoquer une surveillance encore plus accrue des banques. Enfin, les relations entre consommateurs et entreprises deviendront biaisées de facto.
Le Bitcoin est né suite à la crise financière de 2008/2009
La dernière fois que tous ces facteurs se sont produits simultanément, c’était lors de la crise financière de 2008/2009. Cette période correspond également à la création du Bitcoin par Satoshi Nakamoto. Ainsi, le 3 Janvier 2009, Satoshi Nakamoto lançait la Blockchain Bitcoin avec un bloc genèse embarquant le message suivant :
"The Times 03/Jan/2009 Chancellor on brink of second bailout for banks."
Ce message correspond à un article du Financial Times daté du 3 Janvier 2019. Par la même, Satoshi Nakamoto montrait également qu’il n’avait pas miné de Bitcoins avant cette date.
Depuis lors, le Bitcoin est à la merci de la nature humaine. Ainsi, nous avons vu 3 grands cycles haussiers et baissiers dans son histoire jusqu’à présent. La grande promesse d’une monnaie autonome et décentralisée est ralentie par la cupidité humaine. A l’instar des grandes innovations disruptives du passé, le Bitcoin a été sensible aux bulles. Mais alors que le Bitcoin sort tout juste d’une bulle et repart sur un cycle haussier, l’innovation qui a vu le jour durant la crise de 2008/2009 est-elle sur le point de subir une métamorphose qui lui permettra de réaliser pleinement son potentiel ?
Les crises macro-économiques sont favorables au Bitcoin
Le Bitcoin a fêté ses 10 ans d’existence récemment. Vous pouvez d’ailleurs redécouvrir les grandes dates de l’histoire du Bitcoin pour mieux mesurer tout le chemin parcouru durant la dernière décennie. Contrairement à l’or auquel il est souvent comparé, le Bitcoin ne peut être analysé sur un siècle entier afin de mettre en évidence les corrélations entre les facteurs macro-économiques et son prix. En outre, le Bitcoin n’a encore jamais été vraiment vu lors d’une grande crise économique comme celle de 2008/2009.
Néanmoins, il est possible d’élaborer certaines thèses, qui restent empiriques en l’état actuel. Parmi celles-ci, beaucoup aiment citer en exemple ce qui s’est passé à Chypre en 2013 et 2014. Tout comme la Grèce, Chypre souffrait alors encore énormément de la crise financière de 2008/2009. L’absence d’infrastructure économique et de réglementation à Chypre a affaibli considérablement sa capacité à rembourser sa dette. En conséquence, un plan de sauvetage de 10 milliards de dollars a dû être mis en place par la Banque Centrale Européenne (BCE) et le Fonds Monétaire Internationale (FMI).
Les citoyens Chypriotes ont ressenti de plein fouet les répercussions du renflouement sous la forme de prélèvements sur les comptes des déposants non assurés. Essentiellement, un certain nombre de citoyens étaient confrontés à la possibilité que leurs avoirs soient gelés ! Une panique générale s’est alors emparée du pays avec des citoyens faisant la queue devant les distributeurs automatiques de billets pour tenter de récupérer leur argent.
Quelles conséquences pour le Bitcoin ?
Le Bitcoin peut être considéré comme une résultante de la crise économique de 2008/2009. Satoshi Nakamoto l’a pensé et conçu comme une monnaie autonome et décentralisée qui ne succomberait pas au péril des politiques monétaires gouvernementales à court terme. La tourmente localisée à Chypre peut être considérée comme la première crise économique d’importance qui s’est produite au cours de l’histoire récente du Bitcoin. Il paraît donc intéressant d’étudier la manière dont le prix du Bitcoin a fluctué à ce moment-là.
Tiré de l’article "Is the Cyprus crisis a boon for Bitcoin ?", le graphique ci-dessus montre l’évolution du prix du Bitcoin suite au plan de renflouement en faveur de Chypre qui a démarré le 16 Mars 2013. On remarque clairement que MtGox, le plus grand marché d’échanges en Bitcoin de l’époque, a connu alors une augmentation remarquable de son volume d’achat, de sorte que la valeur du Bitcoin a augmenté de 205% de Mars à Avril 2013.
Il est également intéressant de mettre en perspective cette performance du Bitcoin durant cette période avec d’autres actifs tels que l’or, l’ETF SPY représentant le S&P 500 ainsi que le taux des obligations Américaines à 10 ans. Cela a été très bien fait dans l’article "Using Bitcoin to Hedge Against Macroeconomic and Geopolitical Risk" au sein duquel on retrouve la comparaison sous forme graphique suivante :
Cette rapide comparaison montre que plus encore qu’une excellente performance sur la période considérée, le Bitcoin a surtout surperformé l’indice S&P 500, les bons du Trésor Américain à 10 ans et plus encore, l’or.
Le Bitcoin sortira grand vainqueur de la prochaine crise financière !
La crise Chypriote est l’exemple le plus important jusqu’à présent du comportement du Bitcoin en période trouble pour l’économie traditionnelle. Bien entendu, il est difficile d’extrapoler ce comportement à une crise financière mondiale généralisée telle que celle de 2008/2009 et celle qui nous attend probablement dans les mois à venir. Néanmoins, cela donne des indications très intéressantes que personne ne peut nier sur la manière dont le Bitcoin devrait sortir grand vainqueur de la prochaine crise financière.
Si vous doutez encore de la survenue prochaine d’une nouvelle crise financière, vous ne pouvez tout au moins pas nier que l’économie mondiale subit d’énormes pressions, que les dettes s’accumulent et que des récessions se profilent. En outre, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine créé un climat d’incertitude qui menace de faire dérailler le marché des actions qui s’est déjà transformé en l’une des plus grandes bulles spéculatives que le monde n’ait jamais connues.
Dans ces conditions, la récente sortie d’un marché baissier prolongé du Bitcoin et l’adoption en hausse peuvent laisser penser que tout ceci n'est que le début de quelque chose de très grand pour le Bitcoin dans les mois et années à venir.
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