Ces derniers mois, les rendements des obligations gouvernementales italiennes ont fortement progressé. Pour l’investisseur qui resterait confiant dans la capacité du pays, troisième économie de la zone euro, à surmonter ses difficultés, nous avons épinglé une obligation qui se révèle être attractive à plus d’un titre.
Pour rappel, dans la plupart des cas, les coupons des obligations émises par des émetteurs basés en Italie se voient doublement imposés pour l’investisseur résident belge, de quoi réduire fortement les velléités d’investissement de ce dernier dans un placement transalpin.
Une double imposition qui n’est toutefois pas d’application en ce qui concerne les obligations émises par le Trésor italien, sur lesquelles cet investisseur ne paiera « que » le simple précompte de 30%, comme il le fait par exemple avec les emprunts d’Etat belges (OLO).
Parmi les possibilités d’investissement, nous avons épinglé le Buoni del Tesoro remboursable dans dix ans, rémunéré par un coupon de 2%.
S’il présente l’avantage d’être accessible par coupure de 1.000 euros, son cours se traite par ailleurs largement en-dessous du pair, autour des 90% du nominal, ce qui rend de facto cette obligation fiscalement intéressante pour l’investisseur résident belge.
En effet, acheter une obligation sous les 100% du nominal permet à l’investisseur résident belge de réaliser une partie du rendement offert par l’obligation en exemption d’impôt.
Rappelons que le rendement à l'échéance d’une obligation est composé d’une part du coupon et d’autre part de la plus ou moins-value entre son prix d’achat et son prix de remboursement. Ces deux composantes du rendement obligataire sont soumises à deux régimes fiscaux distincts.
Alors que les coupons font l’objet d’une taxation au taux de 30%, les plus-values dégagées sur des obligations sont elles bien souvent exemptées. Nous vous inviton à ce titre à consulter notre article sur le taux d'imposition effectif, qui mesure pour les résidents belges le poids de l'impôt sur le rendement d'une obligation.
Pour plus d'informations à ce sujet, n'hésitez pas à en parler avec votre délégué commercial chez Goldwasser Exchange.
Tension sur la dette italienne
Notons que cette obligation permet de tabler sur un rendement annuel de 3,15% jusqu’à l’échéance. Il y a quelques mois, ce même rendement annuel s’élevait encore à 1,70%.
Une envolée qui traduit les craintes des marchés à l'égard d'un pays à la dette énorme, désormais dirigé par une coalition populiste, foncièrement anti-européenne et au programme très gourmand budgétairement.
Autre signe de la nervosité des marchés, le spread, c’est-à-dire l’écart de rendement entre les emprunts italiens et allemands à dix ans, a lui bondi de 120 à plus de 280 points de base.
Si elle présente des avantages indéniables, cette obligation n'est donc pas sans risque pour l'investisseur. Pour autant, il est utile de rappeler que les agences de notation maintiennent la notation de la dette italienne dans la catégorie des investissements jugés « solides ».
Moody's par exemple, qui a certes assorti dernièrement la note de la dette italienne d’une perspective négative, estimait dans un récent rapport que "les parties formant le nouveau gouvernement semblent avoir accepté la nécessité de conserver des déficits budgétaires moindres, compte tenu d'une marge de manoeuvre budgétaire limitée du fait d'un ratio de dette très élevé".