Retour aux bénéfices, progression des ventes et endettement en baisse, Tesco (LON:TSCO) a relevé la tête en 2015. Le distributeur britannique reste malgré tout prudent pour l’exercice en cours, dans un contexte de guerre des prix avec ses concurrents.
Pour son exercice annuel clôturé le 27 février dernier, Tesco a réalisé un bénéfice net de 138 millions de livres sterling, contre une perte historique de 5,7 milliards un an avant (huit milliards d'euros au taux de change de l'époque).
Sur le plan opérationnel, les chiffres sont également positifs puisque l’exercice se solde par un bénéfice de 1,05 milliard face à -5,75 milliards douze mois avant. Hors éléments exceptionnels, il ressort à l'équilibre à 944 millions de livres.
Le chiffre d’affaires à taux de change constant progresse lui très légèrement à 48,35 milliards. En tenant compte des effets de change, il ressort en baisse de 1,6%.
Le groupe britannique souligne l’amélioration de ses ventes au Royaume-Uni, son marché le plus important. Elles y ont progressé de 0,9% au dernier trimestre de son exercice 2015/2016, après plusieurs trimestres consécutifs de baisse.
Concurrence tarifaire féroce au Royaume-Uni
Dans un communiqué, Dane Lewis, CEO de l’entreprise, explique que Tesco a réalisé des progrès significatifs par rapport aux priorités établies en octobre 2014, récupérant au passage de la compétitivité au Royaume-Uni. "Plus de clients, achètent plus de choses, plus souvent chez Tesco", s'est-il félicité.
Dane Lewis reste malgré tout prudent pour l'avenir, compte tenu de l’environnement concurrentiel et déflationniste. Une prudence illustrée par celles des investisseurs qui ont délaissé Tesco à la bourse de Londres mercredi, l’action clôturant la séance en baisse de 7,7% à 181 pences.
Les marchés s’inquiètent principalement de la forte concurrence à laquelle est confrontée Tesco depuis l’arrivée en Grande-Bretagne des hard-discounter allemands Aldi et Lidl, dont le succès est croissant.
Dette en baisse
Autre élément qui a pu refroidir les marchés, Tesco n’a pas fourni de prévisions sur la réduction de sa dette. L’année passée, l'endettement net a été réduit de 40% à 5,1 milliards de livres, grâce à la cession d’Homeplus, sa filiale coréenne vendue pour plus de 4 milliards de livres.
Le groupe britannique a été dégradé au rang d’émetteur spéculatif au début de l’année dernière, après le scandale qui avait touché l’entreprise en septembre 2014. Tesco avait alors reconnu avoir surestimé ses bénéfices, en usant d’une astuce comptable lui permettant de masquer la chute de ses ventes. Cette opération a abouti à une surévaluation des résultats.
L’affaire avait entraîné le départ de plusieurs dirigeants, déclenché une enquête du régulateur financier britannique et incité les agences de notation à dégrader la qualité de crédit de Tesco.
Un rendement annuel de 5,50% en euro
Sur le marché obligataire, la stabilité était de mise suite à la publication des résultats. Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation Tesco Plc d’une maturité égale au 10 avril 2047 et au coupon de 5,125% est disponible à l’achat ce jeudi à 94% du nominal. Son rendement annuel s'élève à 5,53%.
Cet emprunt, noté « BB+ » chez Standard & Poor’s, requiert un investissement de 50.000 euros en nominal.