Le Royaume-Uni a finalement mis un terme à la relation de quarante-trois ans avec l’Union Européenne. Pourtant, tous les derniers sondages, notamment des banques telles que Goldman Sachs et JP Morgan, donnaient le camp du « Remain » gagnant. Les marchés avaient affiché un certain excès d’optimisme en mettant de côté cette semaine la possibilité d’une réelle sortie de l’Union Européenne. Mais rien de tel, les sondeurs se sont trompés et la majorité des électeurs a bel et bien voté pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Avec presque 52% en faveur du Brexit, la victoire est incontestable et cette journée historique pour l’Union Européenne devrait donner des idées à plusieurs de ses membres. Un « Printemps européen » ne parait plus surréaliste pour les prochaines années.
Du côté des marchés, la livre sterling est la plus touchée avec une dépréciation vertigineuse face une dollar, en baisse de plus de 1200 pips à 6h (-9%). La livre a atteint son plus faible niveau depuis 31 ans, en dépassant même la chute lors du « Mercredi Noir » le 16 septembre 1992. L’euro s’en sort mieux que la livre puisque la paire EURGBP est en hausse de plus de 5% mais la monnaie européenne se déprécie face au dollar qui profite de l’inquiétude palpable en Europe.
Les futures sur indices européens ont ouvert en forte baisse ce matin. Le future CAC 40 a dévissé ce matin en ouvrant à 4055 points avant d’enfoncer le seuil symbolique des 4000 points rapidement, soit une chute de plus de 500 points par rapport au cours de la veille. Le CAC 40 accuse ainsi un recul de près de 12%, tout comme le Dax qui recule de plus de 10%.
Après l’officialisation du Brexit, la place est donc à la panique dans les premières minutes d’échanges tout du moins. Néanmoins, il faut s’attendre à une réponse des décideurs politiques et notamment des Banques Centrales. On peut, par exemple, logiquement espérer une baisse des taux de la BoE de 50 points de base dès aujourd’hui. Par ailleurs, la Banque Centrale Européenne devrait apporter de la liquidité sur le marché avec le soutien probable de la Banque du Japon et de la FED. Aucune de ces mesures n’a été, pour le moment, officialisées mais il est clair qu’une réponse sera attendue par les investisseurs pour espérer contrer la baisse vertigineuse des indices et de la livre notamment (-10% pour les indices européens, plus bas de 31 ans sur la livre).