Les marchés actions européens enregistrent une belle hausse en ce début d’année notamment sur la séance du mercredi 2 janvier, grâce à l’accord entre républicains et démocrates sur le budget américain. Une loi a enfin été votée par la chambre des représentants évitant ainsi 600 milliards de dollars de hausse d'impôts et une baisse drastique des dépenses publiques, qui aurait été déclenchées mécaniquement en cas de dépassement du plafond de la dette du pays.
Les républicains et les démocrates ont adopté une hausse de l'impôt sur le revenu des foyers gagnant plus de 450.000 dollars par an, couplée à un élargissement de l'assurance-chômage de longue durée à deux millions de personnes pendant une année. Dorénavant, tout reste à faire concernant la réduction des dépenses publiques et l'augmentation du plafond de la dette. Cette dernière atteint aujourd'hui les 16.321 milliards de dollars, à seulement 73 milliards de la limite légale, seuil au-delà duquel l'Etat ne pourra plus assumer ses dépenses. De ce fait, les Etats-Unis ont toujours une « épée de Damoclès au-dessus de la tête » et le problème de la dette américaine reste entier sur ce point.
Après cette euphorie, les marchés ont reçu une nouvelle plutôt négative hier de la part de la Réserve Fédérale américaine qui a évoqué à l'issue de sa réunion de politique monétaire l'idée d'un arrêt de sa politique monétaire de rachat d’actifs (Quantitative Easing) courant de l’année 2013. la FED semble se poser des questions sur la pertinence d’un Quantitative Easing poussé à l’extrême et cherche par là-même à se laisser plus de marge de manœuvre, à avoir plus de flexibilité dans ses choix de politique monétaire. Sur la semaine, l’indice parisien CAC 40 signe une hausse de +2.9%, affichant un gap haussier à l’ouverture des marchés le mercredi et une hausse de 2,55% ce même jour. Depuis 2 jours, le CAC 40 s’est installé dans un trend légèrement baissier justifiant la correction mécanique suite au rallye de fin d’année et à l'euphorie de ce mercredi. L’indice DAX allemand gagne 1,18%
sur la semaine et le FTSE 100 prend 2%. Les mouvements sont en général plus forts sur l’indice parisien que sur les autres indices européens. Du côté des marchés américains, les chiffres concernant les ISM sont positifs mais ceux sur l’immobilier et l’emploi sont plus mitigés. En effet, L’ISM manufacturier se maintient au-dessus de la barre des 50 à 50.7 pour décembre, les dépenses pour le secteur de l’immobilier américain se sont vues réduites de 0.3% contre une hausse de 0.6% attendues et les demandes d’allocations chômage ont augmenté à 372 000 demandes contre 356 000 attendues pour début janvier.
L’indice S&P 500 affiche une performance de +4% sur les 3 jours de la semaine, le DJ Industrials prend 3.5% et le Nasdaq gagne 4.9%.
Forex :
Du côté des devises, l’euro chute cette semaine et poursuit son repli face au billet vert, cassant le seuil des 1.30 dollar. La parité EUR/USD se négocie à 12H35 aux alentours des 1.2996 dollar. Alors qu’en début de semaine l’euro s’est considérablement renforcé, la parité atteignant un plus haut de Avril 2012, elle a par la suite perdu un peu plus de 3 figures, passant donc d’un plus haut à 1.3298 dollar au plus bas à 1.2996 dollar, soit une chute de 302 pips.
Les investisseurs qui étaient dans l’attente d’un accord concernant le Fiscal Cliff aux Etats-Unis se sont d'abord trouvés soulagés. En effet, Mardi soir, le Congrès américain a annoncé un accord afin d’éviter la mise en place d’un « mur budgétaire ». Cette nouvelle a rassuré les investisseurs car dans le cas contraire, le « mur budgétaire » aurait pu avoir pour conséquence la tombée en récession de la première puissance économique mondiale.
Cependant, les doutes se sont de nouveau installés sur le marché. L'accord conclu entre Républicains et Démocrates a été jugé insuffisant par le Fonds monétaire international qui a fait la demande d’un « plan complet ». De plus, la Reserve fédérale, lors de sa réunion de politique monétaire qui a eu lieu hier, a laissé entrevoir qu’elle pourrait mettre un terme au nouveau plan d’assouplissement monétaire dont elle avait annoncé la mise en place au mois de Décembre et dont la période était estimée comme illimitée.
Côté macroéconomique, les statistiques publiées cette semaine sur l’emploi américain sont plutôt contrastées : le chiffre de l’enquête ADP concernant la création d’emplois dans le secteur non agricole est en hausse de 215 000 contre un consensus à 134 000 et un précédent à 148 000. En revanche, le nombre d’allocations chômage est en hausse à 372 000 contre un consensus à 356 000 et un précédent à 362 000. Le taux de chômage aux Etats-Unis sera publié d’ici quelques heures, le consensus se situe à 7.3% contre un précédent à 7.2% et reste très attendu par les investisseurs. Toutes ces nouvelles macroéconomiques ont porté le dollar vers le haut et affaibli la monnaie unique européenne. L’euro reste cependant fort face à la devise nippone, fluctuant dans un range haussier depuis plusieurs mois et se négocie aux alentours des 114.82 yens. La parité EUR/JPY a atteint Mercredi un plus haut de Juillet 2011 à 115.98 yens. Concernant la paire USD/JPY, le dollar ne cesse de progresser face à la monnaie japonaise : cette semaine, la parité a atteint un plus haut à 88.32 yens et cote à présent sur des niveaux de Juillet 2010 autour des 88.23 yens.
L’euro perd légèrement du terrain face au franc suisse et s’échange autour des 1.2090 franc suisse contre 1.2104 franc suisse hier. Le dollar américain se renforce face au franc suisse, fluctuant dans un trend haussier depuis plusieurs jours. La parité USD/CHF se négocie aux alentours des 0.9298 franc suisse contre 0.9074 franc suisse au plus bas cette semaine. L’Aussie (AUD/USD) recule légèrement autour des 1.0405 dollar mais fluctue dans un trend relativement stable depuis le mois d’Août 2012 avec une borne haute à 1.0623 dollar et une borne basse à 1.0148 dollar. Le Cable (GBP/USD) recule et s’échange aux encablures des 1.6020 dollar contre 1.6381 dollar au plus haut cette semaine, niveau de Août 2011.
Matières premières :
Au registre des matières premières, le baril de pétrole termine cette première semaine de l’année sans réelle tendance. Le flux d’actualité depuis le début de la nouvelle année a été contrasté, ce qui a laissé les traders de matières premières dans l’indécision. En effet, les cours du pétrole ont d’abord salué l’accord sur le fiscal Cliff américain puisque le Baril de WTI a commencé l’année autour des 92,80 USD soit en hausse de 1,3% par rapport à son cours de clôture de l’année passée. On a retrouvé la même tendance sur le baril de Brent de la mer du nord qui a débuté 2013 aux alentours des 112 USD. Cette évolution à la hausse s’est poursuivie jusqu’à ce que le WTI vienne se traiter aux encablures des 93,85 USD le baril et le brent vers 112,85 USD.
La fin de semaine a été plus compliquée puisque les mauvaises demandes d’allocations chômage publiées jeudi sont venues entraver la poursuite de la hausse. Elles laissent supposer que la demande à venir d’or noir pourrait donc s’affaisser, d’autant plus que la Réserve Fédérale Américaine a signalé hier lors des « FOMC minutes » que sa politique monétaire expansionniste de rachat de titres obligataires pourrait se terminer cette année.
Par conséquent, le WTI revient sur son niveau du début de semaine à 92.10 USD le baril tout comme le Brent de la mer du Nord qui s’affiche dans le rouge et cote à 111.30 USD le baril. De son côté l’or s’affiche en forte baisse depuis le début d’année. La première séance de 2013 avait pourtant bien commencé puisque l’once avait gagné 20 dollars à 1685 USD l’once, sur fond de tensions croissantes dans les mines d’Afrique du Sud et de l’accord aux Etats-Unis. Toutefois, la remontée du dollar et les dernières nouvelles évoquées plus haut ont porté un coup d’arrêt à la hausse du métal jaune. L’or affiche une perte de 2.7% depuis le début de l’année à 1630 USD l’once. La perte est plus importante pour l’once d’argent depuis le 1er janvier (-3.5%) à 29.25 USD l’once.