Le point sur l'évolution de la couronne suédoise après la décision de la Riskbank
La Riskbank a pris par surprise les investisseurs le 18 mars dernier, en annonçant des mesures pour freiner l’appréciation de la couronne.
La Banque centrale suédoise estime que la récente appréciation de la devise risque d’étouffer dans l’œuf les signes timides de reprise de l’inflation. Elle a dès lors décidé de réduire son principal taux directeur de 0,15 point à -0,25% et de procéder à des rachats d’obligations souveraines sur le marché secondaire pour un total 30 milliards de couronnes.
Les achats débuteront le 26 mars et devraient être clôturés au début du mois de mai. Ils s’ajoutent aux programmes déjà mis en œuvre ces deux derniers mois. Par ces mesures, la Riskbank espère notamment diminuer l’attrait des placements en couronnes suédoises, ce qui devrait relâcher la pression sur la monnaie.
« La politique monétaire expansionniste menée par la Riskbank a eu jusqu’à présent des effets positifs sur l’économie. La croissance du PIB est relativement bonne, le marché du travail se renforce graduellement et l’inflation semble avoir touché le fond. Mais il y a encore d’importantes incertitudes sur l’évolution économique internationale et la baisse des prix du pétrole. Ces dernières semaines, la couronne s’est considérablement renforcée, principalement face à l’euro, ce qui s’explique partiellement par le programme de rachats d’actifs mis en œuvre par la BCE. Si la couronne continue sur cette tendance, cela pourrait briser l’amélioration perceptible » explique la banque centrale.
L’annonce surprise a eu l’effet escompté, du moins à court terme. La devise a retrouvé son plus bas niveau depuis mars 2009 à 9,3619 couronnes suédoises face à l’euro la semaine dernière. Depuis lors, la couronne a repris une partie du terrain cédé et s’échange à 9,3003 couronnes suédoises.
Prête à en faire plus
La Riskbank s’est déclarée « prête à renforcer sa politique monétaire expansionniste » en prenant des décisions « même en dehors des réunions de comité de politique monétaire prévues à l’agenda ».
Face à cette nouvelle donne, certains investisseurs pourraient être tentés de revoir leur position sur ce segment monétaire. Pour ceux qui considèrent le niveau actuel de la devise comme un éventuel point d’entrée, plusieurs pistes d’investissements existent.
Pour ne citer qu’un exemple, la BEI (Banque européenne d’investissement) est présente sur le marché obligataire avec un emprunt d’une maturité égale au 12 mai 2025 et au coupon de 1,25%. Il est actuellement disponible à 102,49% du nominal, soit un rendement de 0,991%.
La coupure de négociation est de 10.000 couronnes pour une taille émise de 800 millions. Le statut de l’émetteur (noté « AAA », le meilleur rating chez S&P) permet de concentrer le risque sur l’évolution de la devise.