Le géant japonais des télécoms et des technologies Softbank (T:9984) Group est malmené depuis ces trois dernières semaines en Bourse, en raison de la baisse des valeurs technos à l’échelle mondiale, mais aussi après le tollé suscité par la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Plus particulièrement, ce sont les liens entre Softbank Group et l’Arabie saoudite à travers le Softbank Vision Fund, qui inquiètent les investisseurs, Ryad étant impliqué dans la disparition du journaliste. Le financement du fonds qui investit massivement dans les outils technologiques à travers le monde relève pour près de moitié, environ 100 milliards de dollars, sur la contribution de Ryad. Logiquement, le marché s’interroge sur l’éventuel impact financier de cette affaire sur la société holding japonaise dont le niveau d’endettement, reflet de la stratégie des acquisitions menées ces dernières années, pose question.
Mais certains courtiers relativisent, comme l’a expliqué Makoto Kikuchi de Myojo Asset Management à Reuters. Pour l’analyste, la baisse de l’action Softkank "est plus psychologique qu’autre chose".
Sur le marché obligataire, le recul des obligations Softbank a été plutôt limité, notamment pour les titres perpétuels émis l’année dernière par le groupe japonais.
Softbank a placé en juillet 2017 pour 4,5 milliards de dollars d’obligations perpétuelles, une opération assez rare pour un émetteur japonais noté dans la catégorie spéculative. L’opération avait malgré tout suscité un engouement certain avec un carnet d’ordres clôturé sur une demande totalisant 11,7 milliards de dollars, toutes lignes confondues.
La première souche obligataire perpétuelle au coupon actuel de 6% peut être rachetée (« call ») en juillet 2023. La seconde ligne obligataire au coupon de 6,875% bénéficie d’un call en juillet 2027. Si l’émetteur ne rappelle pas ces emprunts aux dates précitées, leur rémunération deviendra alors variable.
Actuellement, les obligations peuvent être achetée à respectivement 88,74% et 87,75% du nominal, correspondant à des rendements jusqu’au premier call de 8,96% et 8,92%. Une rémunération particulièrement généreuse qui s’explique par des facteurs comme le niveau du rating (B+, catégorie spéculative) ou encore par l’aspect subordonné de ces emprunts. En cas de faillite de l’émetteur, les détenteurs de ce titre passent en effet après les porteurs d’obligations seniors, tout en se situant juste avant les actionnaires.
La coupure de négociation est de 200.000 dollars en nominal.