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Le procès de GAFA : anti-trust 2.0

Publié le 06/08/2020 14:16
Mis à jour le 09/07/2023 12:32
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Les géants de la tech passent au grill du Congrès américain, les PDG d'Amazon (NASDAQ:AMZN), Facebook (NASDAQ:FB), Google (NASDAQ:GOOGL) ou Apple (NASDAQ:AAPL) ont répondu aux questions d'élus américains bien décidés à leur faire rendre des comptes.

Le moment était historique puisque jamais, depuis 1998, des géants du numérique n'avaient été interrogés si longuement sur leurs pratiques supposément du monopole du requins devant les poissons. À l'époque, c'était Bill Gates, alors patron de Microsoft (NASDAQ:MSFT) qui avait dû expliquer que la domination de Microsoft n'était pas dangereuse pour l'économie naissante de l'Internet. 22 ans plus tard, Microsoft n'a même pas été invitée et ce sont les nouveaux béhémoths du web qui sont les GAFA qui ont dû défendre leurs multinationales omniprésentes.

Des accusations lourdes envers Facebook

appelons que ce n’est pas la première fois que Mark Zuckerberg passe au grill de congres notamment l’affaire de « Cambridge Analytica »   Du côté des élus démocrates, les questions ont majoritairement été liées autour de la propension de ces entreprises à écraser les petites start-ups pour conserver leurs monopoles. Sur ce point, c'est surtout Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, qui a été le plus questionné. Armé d'un mail de 2012 montrant le PDG s'inquiéter de la montée en puissance d'Instagram, Joe Neguse (élu démocrate du Colorado) a accusé Facebook d'avoir opéré un “accaparement les terres” du réseau
social pour préserver son statut de premier réseau social au monde.

En 2012 Facebook acquiert Instagram pour 1 milliard de dollars avec l'aval des autorités de la concurrence américaine. Mais pour Mark Zuckerberg, le succès de l'application n'était pas assuré, et en guise de défense,
“l'acquisition s'est très bien déroulée, non seulement grâce au talent des fondateurs, mais aussi parce que nous avons investi massivement dans la mise en place de l'infrastructure et sa promotion.” 
Point d'acquisition prédatrice donc, juste du business

Google dans la ligne de mire du Congrès américain et Amazon principalement attendu sur la récupération de données et la dominance du marché

Google en a également pris pour son grade. Sundar Pichai a en effet été accusé de “voler le contenu d'honnêtes entreprises” et de vouloir à tout prix garder les internautes “dans la bulle” de Google pour récupérer le plus d'informations personnelles et ainsi vendre plus de publicités. “[Google] a commencé à abuser de son pouvoir et à utiliser sa surveillance du trafic web pour identifier les concurrents et les écraser”, a tonné David Cicilline. Le PDG de Google a poliment expliqué “ne pas être d'accord avec cette manière de voir les choses” avant d'ajouter que Google avait des concurrents féroces dans certaines catégories comme celles du shopping en ligne. Histoire de se peindre sous un jour flatteur, Sundar Pichai a également expliqué que Google soutenait “1,4 million de petites entreprises dont l'activité économique principale représente plus de 385 milliards de dollars.”

Sur le sujet des petits commerces, d'ailleurs, Jeff Bezos (PDG d'Amazon) n'a pas échappé à quelques reproches. Pour son premier passage devant le Congrès, l'homme le plus riche du monde a dû expliquer qu'Amazon n'abusait pas de sa domination pour écraser les petits revendeurs présents sur sa plateforme. Prenant leur défense, l'élue Lucy McBath a pointé du doigt que ces commerçants “utilisent des mots comme "intimidation", peur" et "panique" pour décrire leur relation avec Amazon”.

Les soupçons récents sur l'espionnage que pratiquerait Amazon pour sortir des copies de produits tiers, mais moins cher et sous sa propre marque, planaient durant l'interrogation

Les vendeurs tiers se portent extrêmement bien sur Amazon” même s’il avoue qu'il n'est “pas capable de garantir à coup sûr” le fait que des données venant de vendeurs tiers n'aient jamais été utilisées pour aider ses propres marques.

Plus généralement, le PDG du premier site de e-commerce du monde a assuré que les vendeurs ont “des tas d'options” pour vendre leurs produits
sur Internet et qu'Amazon n'est que “la meilleure” de toutes

Apple reste sur ses positions

Enfin, les pratiques d'Apple ont aussi été élaborées, et notamment la mainmise que l'entreprise exerce sur son App Store. Tim Cook, qui fait déjà face à de nombreuses accusations similaires, a tout de même été plus ménagé que ses compères. Les règles d'Apple, qui imposent une commission de 30 % sur les achats faits via son magasin, ont été remises en question alors que dans certains cas, l'entreprise édite elle-même des solutions similaires qui ne sont pas soumises aux mêmes règles.

Préparé à cette question, le responsable avait précisé dans son propos introductif que les règles de l'AppStore “s'appliquaient de la même façon à tous les développeurs”, regrettant seulement quelques erreurs de jugement dans les processus d'acceptation sur l'App Store

“une concurrence féroce du côté des développeurs et du côté des clients […] C'est tellement compétitif que je décrirais cela comme un combat de rue pour des parts de marché.”

Enfin le président de congre a finalisé ce grill par un clin d'œil sur la loi d’antitrust avait pour but de limiter la puissance des grandes entreprises dont le poids était tel que beaucoup craignaient qu'elles menacent l'organisation démocratique de la société et que, en réduisant la concurrence, risquent de nuire aux intérêts des consommateurs et à la société dans son ensemble.

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