La Grèce clôture l’année en beauté sur le marché obligataire, puisqu’elle a vu son taux d’emprunt passer sous le cap des 4% (à 3,969% selon Bloomberg) à la veille du week-end contre un peu plus de 7% (7,107%) fin 2016. Une différence de plus de 300 points de base. Appréciable pour un pays dont la dette représente de l’ordre de 176% du PIB.
On est donc loin des sommets de 2012 où Athènes, engluée dans une crise financière et lourdement endettée, était dans l’impossibilité de se financer à des conditions viables sur les marchés. Le rendement de son obligation à 10 ans naviguait alors à des sommets, de l’ordre de 38%.
Pour Athènes, maintenue à flots par ses bailleurs de fonds internationaux (Commission européenne, BCE, FMI, Mécanisme européen de stabilité) depuis 2010, en échange de mesures drastiques d’austérité, c’est un signe encourageant supplémentaire alors que le pays espère retrouver un accès total aux marchés des capitaux à partir d’août 2018, date de la fin du troisième plan d’aide débuté en août 2015.
En juillet dernier, la Grèce a réalisé une émission obligataire test, le Trésor plaçant une obligation d’une durée de cinq (échéance 1er août 2022), assortie d’un coupon de 4,375% et d’une taille de 3 milliards d’euros. L’opération avait été qualifiée de succès compte tenu d’un carnet d’ordres bouclé sur une demande de 6,5 milliards. Négociable par coupures de 1.000 et notée « B- » chez Standard & Poor’s, cette obligation est disponible actuellement à 104,77% du nominal, correspondant à un rendement de 3,24%.
Les dernières prévisions économiques devraient aussi aider le gouvernement dans ses démarches. Il table sur une croissance de 1,6% du PIB cette année et de 2,5% en 2018, selon les Echos. En outre, aidé par la reprise du tourisme, un secteur essentiel de l’économie, les autorités ont relevé leurs prévisions en termes de solde budgétaire (les recettes moins les dépenses de l’État hors service de la dette) à 3,7% du PIB en 2018 contre 3,57% précédemment.