Le climat est à la détente sur les rendements obligataires du géant des télécoms Altice (AS:ATCA) Europe, tandis qu'en bourse, son action s'est envolée de 26% vendredi dernier, en marge de la publication des résultats annuels de la holding.
Gains d’abonnés qui se confirment et perspectives 2019 communiqués par Altice Europe ont rassuré les investisseurs.
Comme d’habitude, les performances de SFR (PA:SFRGR), filiale française de la holding contrôlée par le milliardaire Patrick Drahi, ont retenu tout particulièrement l’attention des investisseurs.
Et pour cause, SFR représente à elle seule plus de deux tiers des revenus d’Altice Europe, qui compte également en son sein Portugal Telecom (LS:PHRA) et l’Israélien Hot.
Il en ressort que dans un marché français hautement concurrentiel, SFR a confirmé sa reconquête et a su séduire 1,3 million d'abonnés supplémentaires dans le mobile.
Cette reconquête bien réelle de trimestre en trimestre permet à l'opérateur de porter son nombre de fidèles dans le mobile à 13,5 millions, dépassant désormais son concurrent Free.
'Altice France a regagné plus d'abonnés en 2018 que le nombre de clients perdus au cours des trois dernières années', s’est félicité le groupe dans un communiqué.
Une reconquête qui se fait toutefois au prix d’une stratégie tarifaire agressive, plombant les revenus de 2% de SFR à dix milliards d’euros.
Face à l'hémorragie de clients qui a suivi son rachat par Patrick Drahi il y a trois ans, l’opérateur s'est lancé dans une bagarre commerciale passant par d'importants rabais sur ses offres, parfois sans limite de durée, dans un marché français déjà miné par une féroce guerre des prix, rappelle l’agence Reuters.
Si l’on tient en compte l’ensemble des filiales d’Altice Europe, le chiffre d'affaires annuel recule de 2,9% à 14,09 milliards d'euros, pour un excédent brut d'exploitation en repli lui de 8,9% à 5,10 milliards.
L’action s’envole de 26%
Manifestement, les marchés ont préféré mettre l’accent sur les perspectives affichées par la direction plutôt que de sanctionner la baisse des revenus.
Ils saluent également la confiance de la direction qui table sur un retour à la croissance en France avec une hausse du chiffre d’affaires comprise entre 3% et 5% et un Ebitda ajusté compris entre 4 et 4,5 milliards d'euros.
On notera aussi qu’Altice Europe entend poursuivre son désendettement, avec de possibles nouvelles cessions d'actifs, afin de tenir son objectif visant à ramener sa dette nette à 4 fois l'Ebitda.
Fruit d’une frénésie d’acquisition, l'endettement (plus de 28 milliards d’euros) constitue pour rappel le talon d’Achille d’Altice Europe.
Dans ce sens, la holding a cédé l'an dernier pour près de quatre milliards d'euros des participations dans ses tours mobiles en France et au Portugal. Elle a par ailleurs évoqué son intention de vendre une participation dans son réseau portugais de fibre optique.
Les obligataires à l'achat sur Altice
En parlant d'endettement, on notera que les investisseurs repassent à l’achat sur les obligations Altice Europe depuis plusieurs semaines.
Pour ne citer qu’elle, le rendement annuel de l’obligation que la holding s’engage à rembourser dans six ans s’affiche désormais à 7,20%, contre 8% la veille des résultats et plus de 11% début janvier.
Les obligations Altice Europe, notées « B- » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, restent un placement destiné aux investisseurs avertis.