La propension au risque a été douchée par les craintes d'insolvabilité au Portugal, qui ont déclenché des ventes massives d'actions européennes et d'obligations périphériques. Les places américaines et asiatiques ont emboîté le pas à leurs homologues européennes. En résumé, les investisseurs ont paniqué lorsqu'ils ont appris qu'Espirito Santo International n'avait pas honoré les paiements à "quelques clients". Il en est résulté une chute de 17% des titres de son principal actionnaire Espirito Santo Financial Group Espirit San Fin (LISBON:ESF), dont la cotation a été suspendue après avoir touché 51 euros / action. Les craintes se sont propagées sur le vieux continent. L'indice PSI 20 portugais a abandonné 4.4%, l'IBEX 35 a perdu plus de 2.0%, suivi des FTSE 100 (-0.7%), CAC 40 (-1.3%), S&P 500 (-0.4%), Dow Jones (-0.4%), Nikkei (-0.3%) et Hang Seng (-0.3%).
Les rendements périphériques de la zone euro se sont tendus, à commencer par ceux des emprunts d'Etat à 10 ans portugais, grecs, italiens et espagnols. Les entrées de capitaux ont fait reculer les taux suédois, allemands, néerlandais et suisses. Les dégagements sur les obligations périphériques ont pénalisé l'EUR/USD, qui a touché 1.3589 hier à New York et reste offert sous sa MM21j (1.3613). Techniquement, le canal de tendance haussière de juin-juillet pivote/s'aplatit. Le potentiel haussier devrait s'avérer limité aujourd'hui, car les incertitudes continueront sans doute à peser sur tous les cross EUR. Une clôture hebdomadaire sous 1.3576/80 (plus bas du 7 juillet / pivot MACD) devrait encore réduire l'appétit à court terme sur l'EUR/USD. L'évolution de la situation au Portugal demeurera au centre de l'attention ce vendredi. Si Banco Espirito Santo (LISBON:BES) n'est pas un établissement suffisamment important pour générer un risque systémique, il l'est assez pour mettre en branle un phénomène de contagion. Les pressions baissières sur les monnaies à bêta élevé et émergentes devraient se poursuivre.
Le mouvement de panique a effacé la réaction aux minutes de la Fed. Juste avant, l'USD/JPYavait atteint 101.07. Il est remonté à 101.39 à Tokyo, les traders nippons ayant préféré s'appuyer sur les bas niveaux plutôt que de prendre le train de la tendance baissière. Les indicateurs de tendance et de dynamique sont plats à négatifs. Le principal support se situe à100.76 (plus bas 2014). Si la situation au Portugal s'accélère, la borne inférieure 2014 pourrait être en vue. Des stops sont placés au-dessous. L'EUR/JPY a consolidé ses pertes dans le range étroit 137.68/92. Les indicateurs techniques sont modérés.
L'AUD/USD est resté offert sous 0.9400 (MM21j / optionalité). Le biais technique est légèrement négatif. La première ligne de bids se trouve à 0.9339/51 (Fibonacci à 61.8% de la baisse d'octobre2013 – janvier 2014 / MM50j). Les pressions baissières devraient s'intensifier au-dessous. Les mouvements sur l'AUD/NZD sont limités sous 1.0660 (ancien support devenu résistance à court terme) avant le week-end (range intraday 1.0645/59).
Le Canada publie ses chiffres de l'emploi aujourd'hui. Les marchés anticipent un taux de chômage stable à 7.0%. L'USD/CAD s'est stabilisé dans le range 1.0600-1.0700 depuis le 27 juin. La dynamique baissière à court terme s'effrite. Les données de l'emploi jouent un rôle important aujourd'hui. Bien que la probabilité d'un nouvel assouplissement de la BoC ne nous semble plus être d'actualité, une mauvaise surprise sur le front du chômage laissera entrevoir de nouveaux tests de la résistance des 1.0700. Une cassure dans un sens ou dans l'autre est nécessaire pour parler d'une direction à court terme.
Au menu du jour : indice des prix de gros allemands m/m et a/a (juin), IPC allemand et espagnol m/m et a/a (final juin), balance courante française (mai), production de la construction britannique m/m et a/a (c.v.s. mai), taux de chômage et de participation canadien (juin), et présentation mensuelle du budget de l'Etat (juin) aux Etats-Unis.