Alors que le premier ministre canadien Justin Trudeau rencontrait mardi après-midi le président américain Donald Trump, le Royaume-Uni a parallèlement laissé entendre qu’il pourrait revoir ses ententes commerciales avec Boeing (NYSE:BA) si l’entreprise américaine ne règle pas son différend avec Bombardier (TO:BBDb).
Pour rappel, l’avionneur américain Boeing avait saisi Washington il y a quelques mois, accusant son rival canadien de faire bénéficier ses avions C Series, de subventions publiques leur permettant d’être vendus sous leur prix de revient. Selon Boeing, Bombardier aurait en effet vendu à la compagnie américaine Delta Air Lines, 75 C Series pour 19,6 millions de dollars américains alors que leur coût de fabrication s’élèvait à 33,2 millions.
Le gouvernement américain avait alors décidé en septembre dernier d’imposer des frais compensatoires et antidumping de 300% sur les avions fabriqués par l’avionneur canadien, faisant quadrupler leur prix sur le marché américain.
Dans un communiqué annonçant cette décision, le secrétaire au commerce américain, Wilbur Ross, avait affirmé que « les Etats-Unis attachent une grande importance à leurs relations avec le Canada, mais même nos alliés les plus proches doivent respecter les règles », et d’ajouter que « les subventions publiques accordées par des gouvernements étrangers sont une chose que l’administration Trump prend très au sérieux ».
En attendant la confirmation définitive prévue début 2018, le Royaume-Uni, où Bombardier emploie plusieurs milliers de personnes et qui a investi 113 millions de livres dans la société montréalaise, a laissé entendre qu’il pourrait revoir ses ententes commerciales avec Boeing.
Selon le quotidien canadien Globe and Mail, le ministre britannique du Commerce, Greg Clark, aurait en effet indiqué mardier dernier à la Chambre des communes que le pays avait déjà eu plusieurs contacts avec l’avionneur américain pour lui demander d’abandonner sa plainte. Greg Clark aurait également affirmé que si elle persistait, Boeing risquerait de ne plus obtenir de contrats militaires au Royaume-Uni.
Les titres Bombardier se reprennent légèrement
L’annonce de l’instauration des frais compensatoires et antidumping de 300% avait eu pour conséquence de faire chuter les titres de Bombardier. Depuis, l’action de l’avionneur canadien comme ses emprunts obligataires ont repris quelques points mais n’ont pas encore rattrapé leur perte.
A titre d’exemple, l’obligation au coupon de 4,75% et d’une maturité égale au 15/04/2019 s’échange ce jour à 100,75% du nominal, ramenant le rendement à 4,23%.
L’emprunt 7,5% échéant le 15/03/2025 se traite pour sa part à 100,45%, de quoi tabler sur un rendement de 7,42%. A noter que l’émetteur dispose de possibilités de remboursement anticipé sur ce titre, selon les modalités définies dans la fiche obligataire.
Les deux obligations précitées sont disponibles par coupures de 2.000 dollars et notées B- par l’agence Standard & Poor’s, dans la catégorie spéculative.
Par 100.000 euros, l’obligation 6,125% - 15/05/2021 est disponible quant à elle à 105,33% du nominal, offrant de la sorte un rendement annuel de 4,5%.