Oblis passe en revue les évènements qui devraient dicter l’évolution des marchés au cours des semaines et mois à venir.
Reférendum au Royaume-Uni
L’un des grands rendez-vous des prochaines semaines sera assurément le référendum du 23 juin au Royaume-Uni, qui mènera les britanniques à se prononcer « pour » ou « contre » le maintien de leur pays dans l’Union Européenne.
Si l’issue du scrutin semble difficile à prévoir à l’heure actuelle, la grande majorité des observateurs estime que la facture d’un Brexit pourrait être salée. Selon une étude du cabinet PwC, il en coûterait en effet au Royaume-Uni 100 milliards d’euros, 950.000 emplois ainsi qu’une chute de 5% de son PIB.
Depuis l’annonce de ce referendum au mois de novembre dernier, la livre paye d’ailleurs un lourd tribu d’un possible Brexit, avec une baisse sur la période de 12,4% face à l’euro.
Si les sondages devaient pronostiquer une victoire du « contre » au fil des semaines, la devise britannique pourrait s’en ressentir, au même titre que les marchés boursiers.
Jugeant sa valorisation actuelle attractive, les investisseurs les plus optimistes pourraient toutefois être tentés de se positionner sur la devise britannique. Ceux qui le souhaitent pourront trouver de nombreuses idées d’investissement en GBP dans notre sélection.
Resserement monétaire aux Etats-Unis
Dans une proportion moins importante mais tout de même, le dollar accuse également le coup face à la monnaie unique, alors que la FED se montre prudente dans sa politique de resserrement monétaire.
En effet, en dépit d’une dissipation des craintes de récession aux Etats-Unis et d’un rebond des prix du pétrole, il n’est pas du tout certain que la Banque centrale américaine va procéder à une nouvelle hausse de ses taux directeurs lors de sa prochaine réunions des 27 et 28 avril prochains.
Ses membres seraient divisés sur un relèvement des taux à la fin du mois, certains craignant qu’il puisse donner un sentiment d'urgence qu'ils ne jugent pas approprié.
Au cours des prochaines semaines, l'évolution du dollar restera sensiblement liée aux prises de positions de la FED. En attendant, le billet vert affiche un repli supérieur à 5% depuis le 1er janvier face à l’euro.
Le rebond des marchés émergents va-t-il continuer ?
Après une année 2015 moribonde, les marchés émergents rebondissent, surfant sur un mix d’indicateurs qui leur sont favorables. D'après Bloomberg, les monnaies émergentes ont progressé en moyenne de 5,5% face au dollar en mars, soit leur plus forte hausse mensuelle depuis 1998.
Les investisseurs sont également revenus sur les actions des entreprises émergentes, en témoigne la hausse de 21% depuis le 21 janvier de l’indice MSCI Emerging Market. Globalement, ce sont près de 37 milliards de dollars qui ont été investis dans ces économies le mois passé, sous forme également de placements dans des fonds obligataires.
'Du jamais vu depuis deux ans', explique l’Institut de la finance internationale, selon lequel cette entrée massive de capitaux s’explique par le retour de l’appétit pour le risque, conjugué à la baisse des taux d’intérêt dans les marchés matures.
La prudence reste toutefois de mise, car même si la FED s’est donné du temps dans son processus de hausse des taux, la perspective d’un resserrement monétaire reste bien d’actualité. Et lorsqu’il arrivera, les capitaux pourraient bien repartir aussi vite qu’ils sont arrivés, afin d'être à nouveau investis en dollar.
En outre, selon Jonathan Lowe, stratégiste chez JP Morgan cité dans Les Echos, les difficultés externes à surmonter restent sérieuses pour les pays émergents, tandis que les perspectives bénéficiaires des entreprises restent médiocres.
Le taux allemand à dix ans enfin négatif ?
À 0,10%, le Bund n’est plus très loin de son plus bas historique de 0,04% observé il y a tout juste un an.
Cette maturité symbolique va-t-elle évoluer pour la première fois de l'histoire en territoire négatif ? Certains le pensent depuis que la BCE a renforcé ses mesures d'assouplissement monétaire visant à favoriser le crédit et relancer l'activité économique. En Allemagne, plusieurs élus s’élèvent toutefois contre cette politique monétaire, accusant l’institution de nuire aux retraites, de favoriser la création de bulles financières ou encore, de doper l'extrême droite.
En attendant, les entreprises européennes profitent pleinement de ces conditions de financement exceptionnelles pour solliciter les obligataires.