Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Comment qualifier cette saison des trimestriels ? Globalement bonne et supérieure aux attentes.
Pour autant certaines réactions boursières indiquent une certaine prudence des opérateurs : contrairement aux envolées du secteur du luxe (LVMH (PA:LVMH) ou Kering (PA:PRTP) ont atteint de nouveaux sommets), le comportement des géants de la tech US me laisse sur ma faim. Je m’explique.
Dans ma vidéo, en début de semaine dernière, j’évoquais Alphabet (GOOG-Nasdaq) qui montait assez peu par rapport à ses chiffres, supérieurs aux attentes (aussi bien sur les ventes sur la rentabilité). Et au final, le titre avait même fini en nette baisse.
Depuis, les autres Gafam ont publié des chiffres qui ont dans l’ensemble battu le consensus. Les titres ont d’abord été recherchés à Wall Street mais de manière finalement assez frileuse en comparaison avec les résultats sortis.
▶ Les Gafam peinent à convaincre
Amazon (NASDAQ:AMZN) (AMZN-Nasdaq) a ainsi doublé son bénéfice net au premier trimestre pour des ventes qui ont bondi de plus de 40%… Or la hausse du titre a été d’un petit 3% sur un gap haussier qui a été vite comblé. A titre de comparaison, à l’automne dernier, Amazon avait par exemple flambé de 12% post-publication.
Alors certes, on connait l’animosité de Trump pour Amazon, ce qui évidemment refroidit les ardeurs… mais je fais ce constat sur d’autres géants du secteur tech. Regardez Intel (NASDAQ:INTC) (INTC-Nasdaq) ou Microsoft (NASDAQ:MSFT) (MSFT-Nasdaq) qui ont tous les deux publié en fin de semaine dernière :
Dans les deux cas, les chiffres publiés étaient meilleurs que prévus. Les titres ont à chaque fois ouvert en gap haussier… sur de nouveaux records… mais les gaps ont été comblés en séances et depuis les cours chutent et bataillent pour se maintenir à leurs niveaux d’avant-publication !
Rien de comparable avec les mouvements de l’automne dernier (je les ai indiqués par un rectangle bleu clair sur les graphiques) : les ouvertures en gap haussier avaient été très marquées, et surtout avaient initié le début d’une hausse de 6 mois… dont la tendance n’a toujours pas été contestée… Jusqu’à maintenant ? Les prochaines semaines nous le diront. Et terminons ce tour des Gafam par Apple (NASDAQ:AAPL), qui a également publié des chiffres meilleurs que prévu, relevé son dividende, publié des perspectives rassurantes (après les craintes autour des semi-conducteurs depuis 10 jours), annoncé un plan de rachat d’actions de 100 milliards de dollars de supplémentaires… Bref, Apple a sorti l’artillerie lourde pour convaincre le marché… mais un peu en vain : la hausse n’a été que de 2% mardi soir !
J’ai donc bel et bien l’impression que les opérateurs commencent à faire preuve de prudence, pour ne pas dire de frilosité.
▶ Un contexte politique compliqué
Les Gafam vont devoir s’accrocher pour continuer à surprendre favorablement sur les prochains trimestres. Surtout vu les nombreuses épées de Damoclès respectives (Facebook (NASDAQ:FB) avec l’affaire Cambridge Analytica, Amazon vis-à-vis de Donald Trump ou encore Alphabet au niveau de sa fiscalité mondiale).
Et ce même en élargissant le spectre sectoriel et en s’attardant sur Boeing (NYSE:BA) ou Caterpillar (NYSE:CAT) la semaine dernière ou encore Estee Lauder hier : ces sociétés ont toutes publié des chiffres supérieurs aux attentes (voire même des relèvements d’objectifs pour 2018) et le marché est resté assez neutre. Je pense donc que les investisseurs ont déjà anticipé et pricé le meilleur. Et ce sentiment se retrouve très bien graphiquement dans le S&P500 qui évolue toujours dans une figure de consolidation, indiquant que le marché doit digérer, mûrir et réfléchir son dernier mouvement :
Le S&P500 a formé un triangle descendant à court terme (depuis début 2018). Si le support ascendant oblique de moyen terme tient toujours et est renforcé par un support horizontal autour des 2550 points… je crains fortement qu’ils soient enfoncés ! Car les publications de résultat auraient dû être le catalyseur de hausse qui aurait permis au S&P500 de déborder sa résistance…
Et j’ai un autre indicateur qui m’inquiète un peu et rajoute à mon sentiment de prudence : le VIX (indicateur de la peur du marché) est lourdement retombé, contredisant la frilosité des opérateurs que l’on peut apercevoir sur le S&P500 ou dans leurs réactions aux publications de résultats.
Alors, comme fin janvier, j’en arrive un peu à la même conclusion : entre le S&P500 et le VIX, qui ment ? Nous devrions le savoir bientôt… mais rappelez-vous de la brutale chute des indices de début février dernier !
PS : au moindre signal dans ce sens, je m’apprête d’ailleurs à déclencher mon offensive. Tous les matins à 10h00 je pourrai vous envoyer un SMS en vous disant comment prendre position… Et lorsque les marchés s’effondreront nous pourrions alors gagner 20%…. 38,6%… 25%… 61,1%… 77,1% en 24 heures comme début février ! (Dans cette vidéo, vous verrez même comment gagner 850 € en une séance). Profitez de mes SMS avant que les marchés ne se décident !
Mathieu