Le 20 février, un projet d'accord a été conclu entre la Grèce et ses homologues européens. Il consiste en l'extension de quatre mois du programme d'aide actuel. Un prérequis essentiel empêche les marchés financiers de prendre vraiment leur essor, après avoir frôlé le précipice : la prolongation est conditionnée à la fourniture par Athènes d'une série détaillée de mesures le lundi 23 février. Les marchés des changes resteront contenus jusqu'à ce que la Grèce présente sa stratégie et que l'Allemagne accepte le compromis. Tout accord conclu aujourd'hui devra être ratifié par la troïka et l'Eurogroupe d'ici fin avril pour que les fonds supplémentaires puissent être octroyés. La flexibilité accrue de l'Eurogroupe donne à penser que les propositions grecques seront acceptées et que l'incertitude disparaîtra sur le court terme. Cependant, la mise en œuvre de mesures s'est révélée difficile en Grèce, un facteur qui est peu susceptible de changer aujourd'hui. Le gouvernement de Syriza bénéficiait du soutien de 75% de la population pour tenir tête à l'Europe, aussi les Grecs auront-ils du mal à accepter le retour de l'austérité. En Grèce, les critiques qualifient déjà d'"illusions" la campagne européenne de Syriza. Nous craignons d'être en butte aux mêmes problèmes dans quatre mois. La probabilité d'un "grexit" s'est considérablement accrue. Les marchés obligataires de la périphérie européenne ont contenu le risque sur la dette grecque. La raison principale en est qu'une nouvelle demande de financement par la Grèce non assortie de coupures budgétaires sera refusée par l'Europe.De plus, les efforts déployés par la Grèce n'ont pas échappé aux partis de gauche dans le reste de l'Europe périphérique. Il a été rapporté que l'Espagnol Luis de Guindos est le ministre ayant opposé la ligne la plus dure au ministre des Finances Yanis Varoufakis, afin de freiner la montée du parti d'opposition (et allié de Syriza) Podemos. Sous l'intensification des pressions visant à une renégociation des programmes de réformes, les décideurs européens finiront par atteindre un point d'épuisement. Au vu du risque politique croissant et du découplage des politiques monétaires (la BCE s'apprêtant à lancer son programme de rachats d'obligations), nous pensons que la dynamique baissière de l'euro restera intacte.
Audition de Janet Yellen
Si les négociations Grèce-UE continueront de dominer les échanges, un autre rendez-vous retiendra également l'attention : l'audition semestrielle de la présidente de la Fed, mardi devant la commission bancaire du Sénat et mercredi devant la chambre des représentants. Le discours de Janet Yellen sera peut-être communiqué avant l'audition de mardi. Les minutes de la Fed ont été perçues comme accommodantes, alors que le consensus tablait sur une tendance légèrement hawkish. Les marchés en reviennent à scruter les moindres mots, ceux souhaitant que les taux restent bas étant plus nombreux que ceux favorables à un resserrement anticipé. Ils tenteront de déchiffrer l'équilibre au sein du FOMC. L'inflation retiendra toutes les attentions, en ce qu'elle est redevenue une source d'inquiétude. Enfin, comme il s'agit d'une question politique et que nous sommes en pleine guerre des devises, les traders doivent anticiper les questions concernant la vigueur du dollar. A court terme, la direction du billet vert sera déterminée par le résultat de l'audition de Mme Yellen. Un ton modérément hawkish cadrerait avec un dollar ferme et un recul des taux US.
Dépôts à vue de la BNS stables
D'après les statistiques mensuelles bancaires publiées par la Banque nationale suisse, le total des dépôts à vue est resté quasiment inchangé à 443.4 milliards à la fin de la semaine. Cela suggère que la BNS n'est pas intervenue sur les marchés des changes pour stabiliser ou ajuster le positionnement du franc. Les craintes en la matière ont soutenu l'EURCHF, aussi les preuves croissantes d'une absence d'intervention pourraient encourager les baissiers. Cependant, la forte détermination à utiliser des mesures supplémentaires exprimée par les membres de la BNS limitera le potentiel baissier pour l'instant.
EURUSD La paire EUR/USD a rebondi près du support à 1,1262. Cependant, la récente cassure du support horaire des 1,1320 (plus bas du 16/02/2015) et le plus haut descendant en cours au-dessous de la résistance horaire des 1,1450 suggère un affaiblissement de la dynamique. Un autre support se trouve à 1,1098, alors que la paire peut rencontrer une autre résistance à 1,1534. À plus long terme, le triangle symétrique favorise le prolongement du mouvement de baisse vers la parité. Par conséquent, toute vigueur sera probablement temporaire de par sa nature. Des résistances clés se trouvent à 1,1679 (plus haut du 21/01/2015) et à 1,1871 (plus haut du 12/01/2015). Elle peut rencontrer des supports clés à 1,1000 (support psychologique) et à 1,0765 (plus bas du 03/09/2003).
GBPUSD La paire GBP/USD n’a pas réussi jusqu’ici à casser la résistance située à 1,5486. Cependant, la structure technique à court terme sera positive aussi longtemps que le support horaire des 1,5317 tiendra bon. La paire peut rencontrer un autre support horaire à 1,5197. Une résistance clé se trouve à 1,5620. À plus long terme, la cassure de la résistance clé des 1,5274 (plus haut du 06/01/2015) suggère un regain de l'intérêt acheteur. Le potentiel haussier sera probablement assuré par les résistances à 1,5620 (plus haut du 31/12/2014) et à 1,5826 (plus haut du 27/11/2014). Un support solide se trouve à 1,4814.
USDJPY La paire USD/JPY évolue sans tendance au-dessus du support des 118,18. Un franchissement de la zone de résistance comprise entre 119,42 (plus haut du 17/02/2015) et la barre des 119,60 (retracement à 61,8%) pourrait ouvrir la voie à un nouvel élan vers la résistance clé des 120,83. Un autre support horaire est assuré par la ligne de tendance haussière (autour de 117,81). À long terme, un biais haussier sera favorisé aussi longtemps que le support clé des 110,09 (plus haut du 01/10/2014) tiendra bon. Même si une consolidation à moyen terme est probablement en cours, aucun signe ne permet cependant de suggérer la fin de la tendance haussière à long terme. Une progression graduelle vers la résistance majeure des 124,14 (plus haut du 22/06/2007) est favorisée. La paire peut rencontrer un support clé à 115,57 (plus bas du 16/12/2014).
USDCHF La paire USD/CHF s'est affaiblie près de la résistance des 0,9554 (plus bas du 16/12/2014) vendredi dernier. Un support horaire est assuré par la ligne de tendance haussière à court terme (autour de 0,9347). La paire peut rencontrer un autre support horaire à 0,9284 (plus bas du 16/02/2015). Suite à la suppression du cours plancher de la paire EUR/CHF, un sommet majeur s'est formé à 1,0240. La cassure de la résistance qu'implique le retracement à 61,8% de la vente massive suggère un grand intérêt acheteur. D'autres résistances clés se trouvent à 0,9554 (plus bas du 16/12/2014) et à 0,9831 (plus bas du 25/12/2014). La paire peut rencontrer un support clé à 0,9170 (plus bas du 30/01/2015).