Les obligations "High Yield" performent et attirent à nouveau les investisseurs

Publié le 27/02/2019 12:23

Les obligations les plus consultées sur notre site Oblis depuis le début 2019 appartiennent à la catégorie des obligations à haut rendement ou "high yield". Citons par exemple Aldesa, Aggregate Holdings, Coty, Faurecia (PA:EPED), Greenyard, Intrum, Outokumpu, Thyssen Krupp ...

Ce regain d'attention est sans aucun doute lié à la performance que cet type d'obligations affiche. En effet, dans leur ensemble, les obligations européennes à haut rendement enregistrent une performance avoisinant 4%. L'occasion pour Oblis de faire le point sur leurs caractéristiques. Pourquoi attirent-elles ? Quand sont-elles performantes? Est-ce le bon timing pour investir ?

Définition

Les obligations high yield, à haut rendement ou spéculatives sont ainsi dénommées en raison de leur structure financière qui repose sur un endettement élevé. Elles doivent donc faire face à des charges financières importantes et sont donc plus sensibles que les autres à la conjoncture économique.

Voici leurs notations auprès de l'agence de rating Standard & Poors : BB+ à CCC-. Auprès de l'agence Moody's, leur notation est la suivante : Ba1 à Caa3. Pour plus de détails, nous vous recommandons de lire l'article sur notre page Oblis School.

Pourquoi suscitent-elles ce regain d'intérêt ?

Premièrement, fin d'année passée, les marchés avaient exagérement réagi aux craintes de ralentissement de la croissance économique mondiale. Les investisseurs s'étaient tournés massivement vers les actifs plus sécurisants, délaissant notamment les obligations spéculatives. Ce faisant, ils ont poussé les rendements de ces obligations à la hausse, les rendant à nouveau attractifs.

Deuxièmement, alors que les taux des émetteurs de bonne qualité restent très bas, l'investisseur qui recherche un rendement décent en euro ne peut ignorer les obligations à haut rendement.

Pour preuve, la performance qu'elles affichent depuis le début de cette année fait plus que compenser la contre-performance de la fin de 2018.

Pour autant, si les rendements de ces obligations sont attrayants, c'est parce qu'ils rémunèrent un risque qui, lui aussi, peut être élevé. De ce fait, les obligations spéculatives n'ont pas toujours bonne presse.

Qu'en est-il ? Avant d'investir dans une de ces obligations, il faut en appréhender correctement les caractéristiques, les comportements et les risques. Décryptage ci-dessous.

Obligations High Yield, à quoi les comparer ?

Les obligations high yield sont des obligations d'entreprises. Pourtant, elles se comparent mieux aux actions qu'à leurs consoeurs, les obligations d'entreprises de bonne qualité. Quelques illustrations.

Lorsqu'une société publie des informations importantes, bonnes ou mauvaises, les obligations qu'elle a émises réagiront fortement s'il s'agit d'obligations à haut rendement et très peu s'il s'agit d'obligations de bonne qualité ou Investment Grade.

Prenons le cas de nouvelles défavorables publiées par une société qui a émis des obligations High yield. Ces nouvelles impacteront directement le chiffre d'affaires et les marges de la société, c'est-à-dire sa capacité à générer des résultats suffisants pour assurer le paiement, non seulement des intérêts de ses dettes, mais aussi le remboursement des emprunts venant à échéance.

A noter qu'une société dont les obligations sont notées AAA peut en moyenne rembourser sa dette en 2 ans d'activité. En revanche, il faudra 5 ans à une société aux obligations notées B. A cela s'ajoute des taux d'intérêt supérieurs à payer aux créanciers par les émetteurs d'obligations à haut rendement : c'est en effet avec une prime de risque supplémentaire que ces émetteurs peuvent convaincre les investisseurs.

Les obligations à haut rendement, tout comme les actions, sont plus performantes lorsque l'économie est en croissance soutenue. Car cette croissance économique leur permet de générer un chiffre d'affaires solide, des marges confortables grâce auxquelles elles pourront plus facilement faire face à leurs charges financières.

Finalement, en tant qu'actifs à risque, elles sont, comme les actions, sensibles au moral des investisseurs. On l'a vu fin 2018, lorsque les marchés, pris de doutes, ont terminé l'année en mode "recherche de sécurité" . Les investisseurs ont alors délaissé les actions comme les obligations plus risquées.

Des performances convaincantes

Si l'on compare les performances respectives des actions et obligations spéculatives européennes depuis 2008, on constate que les obligations spéculatives se sont mieux comportées affichant une performance cumulée de 143% (sans tenir compte d'aucune taxation). Les performances du passé ne constituent pas des garanties pour les performances futures.

Les obligations

De manière générale, il est vrai que les obligations et les obligations à haut rendement en particulier, ont profité de plusieurs facteurs de soutien. Les taux d'intérêt bas ont poussé les investisseurs cherchant du rendement vers les obligations avec coupons décents. Les taux bas ont aussi directement profité aux entreprises en réduisant la pression financière de leur endettement.

Une volatilité inférieure à celle des actions

Si l'on fait cette même comparaison de performances entre actions et obligations spéculatives depuis un an, une constatation saute aux yeux. A performance comparable la volatilité des obligations à haut rendement est inférieure à celle des actions.

Les obligations

Est-ce le bon timing pour investir ?

Les périodes de ralentissement économique sont moins propices aux obligations à haut rendement en raison de leur sensibilité à la conjoncture économique. Mais un ralentissement modéré de l'économie a pour conséquence une politique monétaire qui devient ou qui reste accomodante : soit les taux restent stables, soit ils diminuent. Quoiqu'il en soit, c'est un contexte favorable pour ce type d'obligations.

Etre sélectif est impératif

La catégorie des obligations High Yield renferme les obligations aux notations S&P comprises entre BB+ et CCC-.

Selon une étude publiée par l'agence de rating Standard and Poors, en 2017 seulement 0,08% des émetteurs notés BB n'ont pu honorer leurs dettes et ont été déclarés en faillite. Dans la catégorie B, 1%des émetteurs se sont retrouvés dans cette situation. En revanche, c'est plus de 25% des émetteurs notés CCC- qui ont fait faillite.

Conclusions : les obligations à haut rendement, une catégorie d'obligations à prendre en considération

Les obligations à haut rendement connaissent un regain d'attention de la part des investisseurs en ce début d'année. Elles présentent de nombreux atouts : coupons attrayants, volatilité plus faible que les actions. C'est donc une catégorie d'obligations qui a sa place dans la palette des placements. Il faut veiller tant que possible à diversifier les émetteurs, à suivre la vie de sociétés et à comprendre le risque que l'on prend.

Pour qui veut investir dans des obligations offrant un rendement supérieur à 3%, voici le lien vers notre sélection d'obligations en euro dont la plupart appartiennent à la catégorie des obligations à haut rendement.

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