La chaîne nord-américaine de biens et services pour animaux Petsmart a publié ses résultats trimestriels ce mardi matin, alors que les tensions restent vives sur le marché de la dette.
Petsmart, qui exploite plus de 1.500 magasins aux États-Unis, au Canada et à Porto Rico, a vu ses revenus augmenter de 528 millions de dollars à 2,3 milliards au troisième trimestre.
En ne tenant pas compte des revenus tirés de Chewy.com, racheté au mois de mai pour plus de trois milliards de dollars, ces mêmes revenus affichent un repli de 1,3% à 1,75 milliards de dollars. La chaine indique notamment avoir été impactée par la fermeture de magasins due aux ouragans majeurs qui ont frappé les Etats-Unis en cours de trimestre.
Pour financer l’acquisition de Chewy, start-up d'e-commerce dédiée aux aliments et accessoires pour animaux de compagnie, Petsmart avait émis plusieurs emprunts obligataires dont un de type senior sécurisé de premier rang à huit ans.
Rémunéré par un coupon de 5,875% et accessible par coupures de 2.000 dollars, son cours a perdu plus de 15 points depuis l’émission, pour se traiter actuellement aux alentours des 84% du nominal.
Sur la période, les obligations affichent d’ailleurs l’une des moins bonnes performances pour l’ensemble du marché de la dette spéculative.
Les obligataires dindons de la farce ?
La semaine passée, le Financial Times dévoilait des spéculations selon lesquelles Petsmart pourrait déjà céder Chewy à BC Partner, la société de capital-investissement qui la détient.
Interrogé par le quotidien, Scott Josefsberg, analyste chez Covenant Review, une société d'études de crédit indépendante, explique que « ce serait terrible pour les détenteurs d'obligations qui ont financé le rachat, ajoutant que les investisseurs craignent que les revenus issus de la croissance future de Chewy puissent être anéantis, à leur détriment ».
Toujours selon Josefsberg, « en raison des conditions régissant les emprunts obligataires, BC Partners serait dans son droit de séparer Chewy de Petsmart, tout en gardant les revenus prometteurs du marchand en ligne pour lui ».
Pour rappel, Petsmart avait racheté Chewy, l'un des principaux points de vente en ligne pour les fournitures pour animaux de compagnie, afin d’étendre ses activités dans l’e-commerce face à la menace des géants du web comme Amazon (NASDAQ:AMZN).
« L'acquisition est stratégique car elle ajoute une expertise en ligne tout en complétant les activités traditionnelles de PetSmart, avec une plateforme déjà opérationnelle », avait souligné en marge de l’opération Manoj Chadha, analyste chez Moody's Investors Service, dans un rapport daté du 19 mai.
Mais comme évoqué précédemment, l'enthousiasme n'a pas duré longtemps sur le marché de la dette, les nouvelles obligations chutant rapidement.
Les obligations ont notamment décroché début août, suite à la décision du producteur de produits alimentaires pour animaux, Blue Buffalo, de vendre en direct aux grossistes et à la clientèle de détail sans passer par les services de Petsmart, ce qui ferait perdre à ce dernier plus de 10% de ses revenus.
Quelques jours plus tard, le chef de la direction de Petsmart, Michael Massey, démissionnait sans qu'un remplaçant ne soit nommé.
Tout ne serait pas pour autant noir. Moody’s rappelant qu’environ 12% des revenus proviennent des services de toilettage, de formation et de garderie offerts sur place, et la direction a l'intention d'élargir ces offres, a-t-elle ajouté. "Cela génère de la circulation, de sorte que les clients viennent dans les magasins", a déclaré Chundu.