Longtemps l’apanage des institutions comme la Banque Mondiale, les obligations vertes sont de plus en plus prisées par le monde des entreprises qui n’hésite plus à émettre ces emprunts écologiquement responsables.
Pour rappel, une obligation ‘verte’ est une obligation tout ce qu’il y a de plus classique, avec les risques qu'elle comporte, si ce n’est que les fonds récoltés lors de l'émission doivent être destinés à financer la transition énergétique et des projets durables, respectueux de l’environnement.
Inutile de préciser qu’elles ne sont pas plus rémunératrices que les obligations ne bénéficiant pas d’un certificat vert, en témoignent les coupons de 1,125% et 0,875% proposés par les récentes émissions Iberdrola (MC:IBE) et Alliander.
Quoi qu’il en soit, la demande des investisseurs pour ce type de papier est forte et les grands groupes industriels, notamment les utilities américaines et européennes, l’ont bien compris.
Dans un rapport publié dernièrement, Standard & Poor’s s’attend à ce que les entreprises émettent pour l’équivalent de 15 milliards de dollars d’obligations vertes cette année. Il s’agirait d’un montant plus que doublé par rapport à 2015 et plus que triplé à 28 milliards de dollars si l’on tient compte des émissions chinoises.
Et oui, le marché chinois contribue également à l’essor des emprunts verts. Selon Moody’s, qui vient de lancer sa méthodologie spécifique pour noter les green bonds, l’Empire du Milieu aurait même dépassé les Etats-Unis au premier trimestre en terme de volume.
Apple (NASDAQ:AAPL), Iberdrola, Alliander...
En ce qui concerne les émissions déjà bouclées cette année, Apple a émis un emprunt vert de 1,5 milliard de dollars, remboursable en 2023 et rémunéré par un coupon de 2,85%. La marque à la pomme a expliqué que ces fonds seraient utilisés pour "réduire l'impact sur le changement climatique, financer des bâtiments écologiques, l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, les économies d'eau, les actions de recyclage et de réduction de la pollution."
Iberdrola, le géant espagnol de l’énergie, a finalisé dernièrement un emprunt vert d’un milliard d’euros, destiné à refinancer une partie de ses actifs dans les énergies renouvelables. Sont notamment concernés des parcs éoliens terrestres situés en Espagne, au Portugal et au Royaume-Uni.
Quelques jours plus tard, Alliander y allait aussi de sa petite émission. L’énergéticien néerlandais en a profité pour lever 300 millions d’euros à 10 ans, rémunérés par un coupon de 0,875%.
L’année passée, le groupe britannique spécialisé dans la gestion et le traitement des déchets Shanks fut la première entreprise britannique à émettre une ‘green bond’. D’autres groupes européens comme Vestas, EDF (PA:EDF) et Unibail Rodamco allaient l’imiter par la suite.