Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Wall Street a poursuivi sa dégradation vendredi, à l’issue de la demi-séance intercalée entre le jeudi de Thanksgiving et le week-end précédant le « Cyber Monday ».
Le Dow Jones chute de 4% en quatre séances et le Nasdaq de 4,4% (pire performance hebdomadaire depuis mi-mars) malgré une intensité marketing sans précédent en amont du coup d’envoi des soldes (« Black Friday ») qui est devenu un vrai phénomène planétaire.
▶ Le commerce de détail (seul) à la fête
Le « Single’s day » du 11 novembre, transformé en journée nationale des cadeaux par Alibaba (NYSE:BABA) (30,8Mds$ de ventes réalisées en Chine et 17 autres pays en 24h) avait mis en lumière le caractère planétaire de ce genre d’orgie consumériste numérique (quelque 1,1 million de détaillants avaient travaillé en partenariat avec la plateforme de Jack Ma et l’application Taobao).
Le 23 novembre devait fournir à Amazon (NASDAQ:AMZN) l’opportunité de prendre sa revanche sur Alibaba, du moins avec 300 millions de consommateurs aux Etats-Unis contre 1,5 milliard en Chine… et in fine Amazon revendique une hausse de 24% de ses ventes par rapport au « Black friday » de novembre 2017 (les ventes en lignes ont globalement progressé de 28%, toutes plateformes de commerce en ligne confondues). La firme de Jeff Bezos devrait capter plus de la moitié de la croissance des bénéfices attendus par tous les détaillants du S&P500 pour le quatrième trimestre.
▶ Un sell-off troublant sur le pétrole
Mais il a été assez peu question des soldes vendredi, car ce qui a frappé les esprits, c’est l’effondrement du prix du baril de pétrole à New York, un sell-off de 7,5% vers 50,5$ sur le WTI.
C’était le cinquième trou d’air de cette ampleur en quatre semaines seulement, et le pétrole teste des niveaux plus revus depuis le 20 octobre 2017. Une chute de plus de 33% depuis le 4 octobre dernier trahit plus que quelques liquidations de positions spéculatives mal sécurisées. L’aspect inexorable de cette baisse, l’absence de sursauts significatifs (des retracements classiques de 50% à la hausse) après des plongeons de -8 à -10%, posent de nombreuses questions.
La pression exercée par Donald Trump sur l’OPEP est loin de tout expliquer, et c’est ce que nous démontrons dans notre lettre confidentielle à paraître fin novembre : un basculement macroéconomique majeur est en train de s’enclencher.