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L’Europe désunie face à la pandémie, les Etats-Unis dans l’attente

Publié le 09/04/2020 12:59
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Ah, si seulement les mauvaises nouvelles pouvaient redevenir de “bonnes nouvelles”… le CAC40 pourrait alors s’envoler sans effort, avec la légèreté d’une ballerine adepte du véganisme, vers les 4 500 points.

Car en France, nous faisons le plein : aucun calendrier ni aucune stratégie de dé-confinement (contrairement à l’Allemagne, la Slovaquie, la Finlande, la Slovénie, etc.) mais déjà 6,3 millions de salariés en chômage partiel, soit un sur quatre (dont 400 000 dans le secteur du tourisme, +50 000 intérimaires sans affectation).

Pas moins de 545 000 entreprises ont sollicité une aide mensuelle -en fait une aumône de 1 500€- qui ne garantit en rien leur survie.

Et en ce qui concerne les prêts garantis par l’Etat, 10% d’entreprises ne sont d’ores et déjà pas éligibles parce que jugées non-solvables avant même la mise place des mesures de soutien (avant de soumettre leurs demandes de liquidités à la Banque de France, les banques doivent s’assurer que les emprunteurs disposent des moyens de rembourser après la reprise de leur activité).

Cette même Banque de France, s’appuyant sur une étude de l’INSEE qui estime la baisse du PIB à -1,5 point par quinzaine de confinement (soit -3% par mois), s’attend à une chute de -6% de notre PIB au 1er trimestre 2020 (le pire depuis le 2ème trimestre 1945), avec un plongeon de 85 à 95% de l’activité dans le secteur automobile, le bâtiment et l’aérien.

Si le confinement devait englober tout le second trimestre et le redémarrage s’effectuer aussi lentement qu’en Chine, une récession de -10% pourrait être constatée en fin d’année.

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Autre déception du jour, le sommet de l’Eurogroupe pour la mise en place d’un plan de relance de 1 500Mds€ a échoué au bout de 16h de marchandage sur les “coronabonds“ et de pinaillages sur des points de détail.

Pour résumer les raisons du “blocage”, les “fourmis” du Nord de l’Europe refusent toujours de mutualiser des dettes avec les pays “cigales” du Sud.

Les “coronabonds” sont une des solutions prônées par la France, avec l’appui de 14 autres pays de l’UE, et même Christine Lagarde approuve le concept d’une solidarité collective, mais l’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande continuent d’y opposer un veto absolu.

L’Allemagne s’attend à une baisse de -9,8% (pour ne pas dire -10%) de son PIB au 2ème trimestre, c’est à dire 2 fois moins sévère que celui attendu en France, et espère avoir rétabli sa production d’ici le 3ème trimestre.

La France, l’Espagne, l’Italie n’ont aucune idée de la façon dont leurs économies respectives vont redémarrer (ni quand), ce qui risque de se traduire par un grand écart conjoncturel, et un spectaculaire accroissement de la dette des pays “latins” d’ici la fin de l’été : l’Allemagne n’a aucune envie d’apporter sa garantie à des émissions obligataires de pays qui ont fait étalage d’une gestion laxiste de leurs finances depuis 10 ans et qui récoltent les fruits amers de leur imprévoyance face au risque de pandémie qui s’est rapidement diffusée de la Chine vers l’Italie.

Wall Street continuer de parier sur une reprise en V
Il subsiste une grosse inconnue économique et elle concerne les Etats Unis où Donald Trump -soucieux de son calendrier électoral- semble confondre vitesse et précipitation : il n’a pas hésité à évoquer une réouverture quasi-immédiate des usines avant de se faire recadrer par son entourage, les syndicats et les patrons de multinationales.

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Trump aimerait certainement pouvoir s’appuyer sur une courbe montrant l’économie américaine se redressant de plus de 5% à l’entame du mois de novembre.

Mais les Etats Unis sont tributaires de la reprise chinoise, européenne… et des pays émergents, souvent des producteurs de matières premières ou de pétrole et pour lesquels se profile un coup d’arrêt brutal de l’activité, avec beaucoup moins de moyens d’orchestrer une relance… et ne parlons même pas de la coordination des efforts (l’Europe n’y parvient qu’à grande peine, imaginez la difficulté de la tâche en Afrique, avec beaucoup de pays où l’exécutif ne contrôle qu’une partie du territoire).

Cette question des pays qui tirent l’essentiel de leur PIB de l’industrie de l’extraction de produits de base est encore largement sous-estimée, et cela ne concerne pas que de “petits pays” puisque sont également concernés des géants comme le Brésil ou le Nigeria, mais aussi le Chili et le Pérou… sans oublier l’Argentine qui vient encore de faire défaut sur une tranche de dettes court terme.

Pour tous ces pays, les difficultés ne font que commencer mais Wall Street fait comme si de rien n’était car il y a la planche à billets de la FED, et un souci politique en moins depuis mercredi après-midi : Bernie Sanders annonce abandonner la course à la Maison Blanche. Il faut dire que les sondages étaient un peu désespérants, les électeurs semblant désormais trop frileux pour voter en faveur d’un candidat “de rupture”… il y a déjà assez d’incertitude comme ça !

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De toute façon, Bernie Sanders avait été poignardé dans le dos début mars par sa rivale Elisabeth Warren lors du “super tuesday” : alors qu’elle n’avait plus aucune chance, elle avait maintenu sa candidature et pris des électeurs à son principal adversaire réformiste, avant de se retirer de la course dès le lendemain même et d’offrir son soutien à… Joe Biden dont le programme est clairement le plus éloigné du sien.

Donald Trump n’avait pas manqué de brocarder ce sabotage du candidat dont il avait peut-être le plus à craindre au cas où le déluge de nouvelles dettes (rendu possible par le “QE infinity” de la FED engendrerait plus d’effets néfastes que de bénéfices économiques.

Wall Street semble parier depuis le début de la semaine sur une reprise en “V”, mais cela tiendrait du miracle si le scénario était celui d’une reprise en “U” (lente à se mettre en place mais puissante) alors que le scénario le plus probable serait une reprise en “J”: lente et surtout partielle en 2021.

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