Investing.com - Les marchés financiers ont accueilli avec soulagement les chiffres de l’inflation américaine de décembre 2024 publiés ce mercredi par le Bureau of Labor Statistics (BLS). L’indice des prix à la consommation (IPC) global a augmenté de 2,9 % sur un an, conformément aux attentes des analystes, et de 0,4 % sur un mois (contre 0,3 % lors du mois précédent). L’IPC « core » (hors alimentation et énergie), quant à lui, a progressé de 3,2 % sur un an, un peu moins que le 3,3 % attendu. Sur un mois, il a augmenté de 0,2 %, après quatre mois consécutifs à +0,3 %.
Un soulagement pour la Fed, malgré l’énergie et l’alimentation en hausse
Plusieurs éléments sont venus modérer l’inflation globale, notamment le ralentissement relatif de la composante « core ». Les prix de l’énergie, en hausse de 2,6 % en décembre, restent néanmoins un facteur important, à l’instar de l’augmentation de 4,4 % des prix de l’essence. L’alimentation a également progressé de 0,3 %. Toutefois, le fait que l’IPC hors énergie et alimentation affiche une hausse moindre que prévu (3,2 % au lieu de 3,3 %) constitue un signal encourageant pour la Fed.
Ces résultats laissent penser que la Fed pourrait reprendre le rythme de ses baisses de taux à venir ou, tout du moins, ne pas arrêter son cycle d’assouplissement monétaire sur toutes l'année 2025. Les traders anticipaient, avant la publication de l’IPC, environ 32 points de base de baisse de taux au total d’ici la fin de l’année 2025. Cette prévision est montée à 38 points de base après la diffusion des données, reflétant la perception que la Fed pourrait se sentir un peu plus confiante dans la modération de l’inflation. Par ailleurs, les marchés tablent désormais sur une première baisse des taux dès juillet, au lieu de septembre.
Réaction immédiate : bond des actions, repli du dollar et des rendements
Les indices boursiers ont vivement réagi à la baisse surprise de l’IPC sous-jacent. Le Dow Jones a progressé de plus de 584 points, soit environ +1,37 %, franchissant les 43 300 points, avant d’entrevoir la zone des 45 000 comme objectif potentiel si la dynamique haussière se poursuit. Le Nasdaq et le S&P 500 ont également fait un bond significatif, avec un Nasdaq en hausse de 360 points, tandis que le S&P 500 a gagné près de 86 points.
Du côté des devises, le dollar s’est affaibli, repassant sous le niveau de 109,00 à l’issue d’une succession de séances haussières. Les rendements obligataires américains à 2 ans et à 10 ans, baromètres de la politique monétaire, se sont aussi détendus après la publication. Le taux à 2 ans est retombé à 4,280 % (en recul de 8,4 points de base) et le 10 ans s’est établi autour de 4,693 % (-9,4 points de base), malgré un pic de volatilité la veille.
Impact sur la Fed : la question de la poursuite des baisses de taux
Ces chiffres confirment la baisse graduelle de l’inflation depuis les sommets observés en 2023 et 2024. Néanmoins, même si l’IPC reste dans les clous des attentes, la Fed ne pourra ignorer la hausse de l’énergie ni le léger recul des salaires réels (-0,1 % sur la période, contre +0,1 % auparavant). Cela laisse planer une certaine incertitude quant à la vitesse de normalisation de la politique monétaire :
- Si l’inflation continue de refluer au cours des prochains mois, la Fed pourrait envisager de réviser à la baisse ses taux directeurs dès le milieu de l’année 2025, avec un premier mouvement attendu en juillet.
- Si toutefois l’énergie ou les autres composantes volatiles venaient à se ré-emballer, ou si l’IPC « core » stagnait à un niveau élevé, la banque centrale maintiendrait une posture prudente, retardant ses baisses de taux.
Le Dow Jones vise un nouveau sommet
Le Dow Jones, qui avait déjà bien résisté ces dernières semaines, a profité de la bonne surprise sur l’inflation. Au-delà de la baisse du dollar et des rendements qui favorise les actions, l’indice vedette de Wall Street bénéficie aussi de l’optimisme persistant sur la croissance américaine. Une clôture solide au-dessus des 43 300 points pourrait encourager un retour vers le sommet de décembre situé autour de 45 000.
Malgré ce contexte positif, les investisseurs resteront vigilants quant aux prochaines publications de résultats d’entreprises et à l’évolution de la politique commerciale de la future administration Trump, qui pourrait instaurer des tarifs douaniers graduels. Toute mesure susceptible de faire remonter l’inflation ou de peser sur la croissance pourrait remettre en question l’euphorie des marchés observée ces derniers jours.
En attendant, la réaction des marchés de ce mercredi montre que toute avancée vers une inflation maîtrisée, particulièrement au niveau « core », est perçue comme une bonne nouvelle pour la Bourse, et tout particulièrement pour le Dow Jones, qui vise désormais de nouveaux sommets.