Multiples avertissements sur résultat, lourde perte en 2015, suspension du dividende… Bilfinger cumule les mauvaises nouvelles au fil des trimestres. Si son cours boursier a fondu de moitié en deux ans, les obligations du groupe allemand se portent en revanche nettement mieux.
Bilfinger est pour rappel un groupe d’ingénierie et de services à destination des installations industrielles, mais également des biens immobiliers.
Dans un environnement difficile, il a été contraint de revoir à la baisse ses prévisions à six reprises en l'espace d'un an (entre 2014 et 2015) et a vu son bénéfice plonger dans le rouge l’année dernière. L’exercice 2015 s’est soldé en effet par une lourde perte de 489 millions d’euros.
Cette dégringolade s’explique d’un côté, par des coûts exceptionnels liés à la mise en œuvre des mesures de restructuration, et de l'autre côté, par une importante réduction de valeur sur son unité « Power », qui souffre de la faiblesse des investissements dans le secteur du gaz et du pétrole.
Repositionnement stratégique
La société d'ingénierie et de services, qui a changé de CEO en avril dernier, n’est guère optimiste pour l’exercice en cours, ce qui l’incite à renoncer à verser un dividende et à poursuivre son repositionnement stratégique.
Dans cette optique, l’unité « Power » est à vendre. Les activités technologies de l’eau ont quant à elle été cédées en février au groupe chinois Chengdu Techcent Environnement, pour un produit net attendu de 200 millions d’euros.
En outre, Bilfinger n’exclut pas un démantèlement pur et simple à l’occasion de la vente de sa division « Building & Facility », l’un des deux piliers stratégiques du groupe avec la division « Industrial ». L’entreprise allemande a informé qu'elle avait reçu en début d’année des marques d’intérêt pour ce segment d’activités.
Un rendement annuel de 1,75% par 1.000 euros
Sur le marché secondaire, l’obligation Bilfinger SE (2,375% - 2019) a repris des couleurs ces derniers jours, dans un marché où les investisseurs ont retrouvé un certain attrait pour les actifs risqués.
Mais ceux-ci ont sans doute également apprécié la décision de l’entreprise allemande de préserver sa trésorerie, en ne versant pas de dividende. Le bond de 169% sur un an à 282 millions d’euros du free cash-flow (les liquidités librement disponibles) a peut-être été également un facteur soutien.
Ce mercredi, l'obligation est disponible à l’achat à 102,25% du nominal. Son rendement annuel s'élève à 1,75%. Cette obligation se négocie par coupures de 1.000 euros pour une taille émise de 500 millions. Son rating est « BB+ » (perspective négative) chez Standard & Poor’s, dans la catégorie « High Yield ».