Après trois années de baisse consécutive, l’or a bien débuté 2016. Profitons-en pour faire le point sur l'évolution des obligations Anglogold, BarrickGold et Newmont Mining.
Les investisseurs sont revenus à l'achat sur le métal jaune, qui affiche depuis le 1er janvier un gain de 4%. Vendredi en cours de séance, il a même touché un plus haut depuis novembre à 1.113 dollars.
A l’inverse d’autres matières premières comme le pétrole, en recul de 12% cette année, l’or peut compter sur son aspect de valeur refuge dans un marché boursier déprimé par la Chine, par les tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, ou encore, par l'essai nucléaire mené par la Corée du Nord.
Malgré ce début d’année encourageant, certains analystes redoutent toutefois que le rebond de l'or ne soit mis à mal sur le long terme par la vigueur du dollar. Vendredi, suite à la publication d’un excellent rapport sur l’emploi américain, l’or repartait d’ailleurs à la baisse pour boucler la séance à 1.104 dollars.
Pour cause, la vigueur de l’économie américaine devrait conforter la Réserve fédérale américaine dans sa politique de remontée progressive de ses taux d’intérêt. Or, toute hausse des taux aux Etats-Unis est généralement synonyme d’appréciation du dollar et rend dès lors les placements dans la monnaie US (obligataires entre autres) plus attrayants, alors qu'en tant qu'actif, l'or ne rapporte rien.
Le point sur les obligations du secteur
La baisse de la demande et la chute du cours de l'or (-40% depuis 2011) ont pesé sur les résultats des entreprises du secteur ces dernières années.
Il faut savoir qu'un recul durable des prix du métal jaune se traduit dans les faits par une baisse des revenus des sociétés aurifères, limitant leurs capacités à réduire leur endettement ou à financer les investissements nécessaires au maintien de leur rentabilité.
Au fil des mois, les investisseurs sont d’ailleurs devenus plus exigeants en terme de rendement pour détenir leurs obligations. A titre d’exemple, ils exigent un rendement supérieur à 9% pour se positionner sur l’obligation 2022 émise par AngloGold Holdings Plc, numéro trois mondial dans la production d’or. Cette obligation, notée « BB+ » dans la catégorie spéculative (« High Yield ») chez Standard & Poor's, est disponible par coupure de 1.000 dollars à un cours de 80% du nominal.
Notée un cran de mieux à « BBB- » dans la catégorie « Investment Grade », l’obligation (3,85% - 2022) du groupe canadien Barrick Gold, numéro un mondial du secteur, affiche pour sa part un rendement annuel de 6% sur base d’un cours indicatif de 89% du nominal.
Toujours sur l’échéance 2022, l’obligation au coupon 3,50% de Newmont Mining, le groupe du Colorado, affiche plus de 5% de rendement compte tenu d’un cours de 90% du nominal. A noter que l’investisseur qui souhaiterait se positionner sur ces obligations doit tenir compte du risque de change.