95% des économistes interrogés par Bloomberg anticipent une action de la BCE en décembre prochain. Mario Draghi n’a pas déçu, dévoilant assez peu d’indications sur la suite que pourrait suivre la politique monétaire en zone euro, et donnant rendez-vous à la fin de l’année. Comme on l’attendait, il a également mis un terme aux spéculations à propos d’un éventuel « tapering », qui était dans tous les cas de l’ordre de la fantaisie, en confirmant que cette idée n’a jamais été discutée au sein du Conseil. Il semble désormais acquis qu’une extension du programme de rachats d’actifs aura lieu, de six à neuf mois. C’est le scénario minimal sur lequel se base le marché. A en juger par l’enquête sur la distribution du crédit publiée plus tôt cette semaine, l’hypothèse d’une nouvelle action au niveau du taux de dépôt est fortement peu probable, ce qui constitue une bonne nouvelle pour le secteur bancaire dont la profitabilité est érodée par des taux trop bas. Reste en revanche en suspens la question très politique de la clé de répartition qui ne devrait cependant pas être tranchée de sitôt étant donné les réticences manifestes de la Bundesbank. En cas d’action en décembre prochain, l’impact sur l’EURUSD pourrait être assez faible à moyen terme étant donné que le marché a déjà “pricé” de nouvelles mesures (à moins que Mario Draghi ne sorte de nouveau son bazooka) et parce que, dans tous les cas, un éventuel affaiblissement de l’euro sera limité par l’excédent du compte courant de la zone euro qui a une influence décisive sur le taux de change.
Les derniers faits marquants :
Comme les attentes des investisseurs concernant la BCE étaient très réduites, l’impact sur le CAC 40 fut relativement marginal. Il n’y a pas eu d’engouement particulier, le CAC 40 clôturant en hausse de 0,44% à 4540 points. L’indice parisien reste proche de son ancienne résistance à 4530 points. Dans l’immédiat, il n’y a pas de catalyseur suffisant sur le marché pour permettre une échappée vers 4600 points.
Au Royaume-Uni, les ventes au détail ont augmenté de 1,8% au T3 mais n’ont pas pu affiché deux mois consécutifs de progression du fait des résultats de septembre. Il faut s’attendre à une confiance des consommateurs qui s’érode dans les prochains mois. L’incertitude autour du Brexit se fait progressivement ressentir mais il n’y a pas non plus de panique.
La paire MXN/USD a finalement assez peu réagi au débat présidentiel américain. Toutefois, le potentiel de rebond du MXN reste élevé, ce qui permettrait de renouer avec les fondamentaux économiques. La hausse des taux de la Fed ne devrait pas être le facteur dominant puisque cette mesure a déjà été « pricée » par le marché (au moins en partie), mais aussi parce que le rythme de normalisation de la politique monétaire américaine devrait être lent en 2017. Par conséquent, c’est bien le résultat de la présidentielle du 8 novembre qui sera le principal facteur d’influence pour la paire.
A suivre aujourd'hui :
Toujours pour rester sur la même ligne, on surveillera demain la publication de l’enquête de la BCE auprès des prévisionnistes professionnels pour prendre connaissance, en particulier, des attentes au niveau de l’inflation qui jouent un rôle essentiel dans l’évolution de la politique monétaire en zone euro. A. Weidmann, président de la Bundesbank, doit également s’exprimer à 11h, heure de Paris.
Aux Etats-Unis, Williams et Tarullo doivent prendre la parole à partir de 16h15.