Après Fitch Ratings en août dernier, c’est au tour de l’agence de rating Standard & Poor’s de reléguer Nabors Industries, un groupe spécialisé dans les prestations de forage pétrolier et gazier, en catégorie spéculative.
Standard & Poor’s attribue désormais un rating BB contre BBB- jusqu’ici à la note de crédit de l’entreprise américaine. Elle est assortie d’une perspective stable.
"Nous estimons que les performances financières de Nabors en 2018 seront plus faibles qu’attendu alors que le rythme de la reprise de l’activité dans l’industrie pétrolière a ralenti et ne devrait pas s’améliorer de manière suffisamment significative", a expliqué S&P.
Trimestriels inférieurs au consensus
La décision de l’agence intervient quelques jours après la publication par Nabors de ses résultats trimestriels. Le spécialiste des forages onshore et offshore a publié une perte de 0,42 dollar par action, la référence en Amérique du Nord, là où le consensus attendait 33 centimes. En outre, elle est également supérieure aux 35 centimes rapportés pour la même période de l’année dernière. Cette situation s’explique principalement par la diminution du nombre de plates-formes de forage à l’international et le report de livraison.
Au niveau du chiffre d’affaires, c’est la déception également. Il a atteint 662 millions de dollars contre 675 anticipés. Il est toutefois en amélioration par rapport au trimestre précédent, tout comme sur les neuf premiers mois de l’année en regard de la même période un an avant.
Par ailleurs, la dette à long terme a augmenté à 3,96 milliards de dollars et l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) sur les neuf premiers mois de l’année a fléchi à 381 millions contre 476 un an avant.
Optimisme du CEO, prudence des créanciers
Malgré ces chiffres, Anthony Petrello, président et CEO de Nabors n’en reste pas moins optimiste. Les deux acquisitions (Tesco (LON:TSCO) Corporation et Robotic Drilling Systems) et la coentreprise avec le Saoudien Aramco, Sanad, devraient permettre à l’entreprise d’atteindre ses objectifs à long terme, a-t-il signalé.
Sur le marché obligataire, la dette émise par Nabors est jugée risquée comme l’illustre le rendement de 5,98% de l’obligation échéant le 15 septembre 2023 au coupon de 5,10%. Elle se traite en deçà du pair à 95,68% du nominal. La coupure de négociation est de 2.000 dollars. Mais la situation a déjà été pire, puisque les prix de l’obligation sont tombés jusqu’à 90% du nominal durant l’été dernier, et à près de 60% au début de l’année 2016.