Une nouvelle émission obligataire record de plus pour cette année aux États-Unis. Après CVS Health Corp (NYSE:CVS) (40 milliards de dollars en mars) et Bayer (DE:BAYGN) il y a quelques jours (15 milliards), c’est au tour de Walmart (NYSE:WMT) de réaliser un deal d’une taille respectable.
La multinationale américaine spécialisée dans la distribution vient de boucler une levée de dette d’un total de 16 milliards de dollars, pour financer l’acquisition d’une participation de 77% dans le distributeur en ligne indien Flipkart.
Le détaillant espérait au départ lever 12,5 milliards, mais, face à une forte demande, il a augmenté la taille émise de 3,5 milliards. Celle-ci est ventilée sur neuf souches obligataires dont la durée varie entre deux et trente ans, avec des coupons fixes et variables (sur des maturités de deux et trois ans).
Les tranches arrivant à échéance en 2021, 2023, 2028 et 2038 (coupon fixe ou variable) contiennent une clause de remboursement avec une prime, si le rachat de Flipkart n’est pas "consommé" (selon les termes du prospectus de l'opération) d’ici le 7 juin 2019 au plus tard.
Plus de 3% de rendement annuel durant 3 ans
Les obligations se négocient déjà sur le marché secondaire. Pour ne citer qu’elle, l’obligation Walmart Inc (3,125% ; 23/06/2021), négociée par coupures de 2.000 dollars, peut être achetée à 100,01% du nominal, correspondant à un rendement de 3,12%. Son rating est « AA » chez Standard & Poor’s et « Aa2 » chez Moody’s, dans le haut de la catégorie « Investment grade ».
L’analyste principal pour le secteur de la distribution chez Moody’s, Charlie O’Sea, est positif pour l’opération : « Nous confirmons notre opinion positive pour la note de crédit de Moody’s alors que Flipkart représente une opportunité significative à long terme pour Walmart, en recalibrant sa stratégie internationale sur les marchés en croissance, malgré la probabilité de plusieurs années potentielles de pertes opérationnelles, compte tenu du poids de Flipkart ».
Standard & Poor’s est moins enthousiaste, brandissant la menace d’une dégradation de la note après la politique agressive d’acquisition du premier distributeur mondial, dans le cadre de sa compétition avec Amazon (NASDAQ:AMZN), et après sa volonté de poursuivre son programme de rachat d’actions.
L’emprunt de 16 milliards de dollars de Walmart est symptomatique d’une tendance actuelle, souligne Bloomberg, avec des émetteurs bien notés qui n’hésitent pas à s’endetter malgré la menace d’une dégradation de leur note, pour financer leurs acquisitions.
Walmart, qui a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 500,34 milliards de dollars, affiche une capitalisation boursière de 248 milliards. Ses derniers résultats trimestriels sont disponibles via ce lien URL.