Eclaircie dans le ciel du constructeur automobile allemand Volkswagen (DE:VOWG_p). Le groupe n’aurait finalement pas triché au niveau des émissions de CO2 de ses véhicules. L’information a été accueillie avec soulagement par les investisseurs.
Contrairement à ce qu'il avait annoncé début novembre, Volkswagen a déclaré mercredi que les soupçons de mensonge sur les émissions de CO2 de plusieurs milliers de véhicules n’étaient pas avérés. Seuls quelques modèles présenteraient de légères variations entre leurs émissions effectives de CO2 et leurs fiches techniques. Neuf variantes de modèles de la marque Volkswagen représentant 0,5% de la production annuelle de celle-ci sont concernées.
La provision de 2 milliards d’euros prévue pour faire face à ce nouveau problème n’est dès lors pas confirmée, a expliqué le constructeur dans son communiqué.
Malgré tout, le groupe Volkswagen reste englué dans le scandale des moteurs (diesel) truqués. Le groupe de Wolfsburg avait avoué début septembre qu’il avait équipé 11 millions de ses véhicules d’un logiciel permettant de déjouer les contrôles anti-pollution sur le niveau d’émission d’oxydes d’azote (NOx).
Selon les premières estimations, les analystes évaluent à plus de 40 milliards d’euros la facture du scandale lié au logiciel truqueur.
L’entreprise allemande a déjà passé d’importantes provisions dans ses comptes pour faire face aux inévitables amendes, procès et mises à niveau technique des véhicules qui en découlent.
Elle a également trouvé un accord début décembre avec treize banques pour un prêt de 20 milliards d’euros, rassurant quelque peu les investisseurs sur la capacité du groupe allemand se financer.
Le groupe allemand a vu ses taux d'emprunt bondir sur le marché de la dette depuis la révélation du scandale des moteurs diesel truqués.
Rating sous pression
En panne de confiance, Standard & Poor’s a pour sa part dégradé début décembre la note à long terme du constructeur automobile. Elle est actuellement à « BBB+ », assortie d’une perspective négative. Un nouvel abaissement n’est donc pas à exclure.
Sur le marché de la dette, l’obligation perpétuelle Volkswagen Financial Services 3,50% par 1.000 euros a gagné quelques points en réaction au communiqué de l'entreprise allemande. Les prix restent cependant largement en-dessous du pair.
L’investisseur peut l’acheter ce jeudi à 84,50% du nominal. Son rendement annuel jusqu’à la première date possible de remboursement, le 20 mars 2030, est de 5%.
Son rating est de « BBB- » chez S&P. Cette différence de deux crans par rapport aux notes du groupe s'explique par l'aspect perpétuel subordonné de cet emprunt.
Pour rappel, généralement assimilées à du capital, les obligations perpétuelles subordonnées sont beaucoup plus sensibles aux aléas des marchés et aux nouvelles intéressant directement l’émetteur. Par ailleurs, sur ces titres particuliers, un autre facteur vient également accroître sensiblement le niveau de risque. En cas de difficultés financières de l’émetteur, une réduction du coupon distribué, voire même sa suppression, peut être décidée.