Les investisseurs en recherche d’un placement sûr, fiscalement avantageux et avec très peu d’intérêts courus à débourser pourront éventuellement se tourner vers l’obligation d’une durée résiduelle de huit ans, émise par le géant pharmaceutique Pfizer (NYSE:PFE).
Celle-ci se négociant en effet nettement sous le pair, à un cours indicatif proche de 96%, le rendement attendu s’affiche à 3,58% compte tenu d’un taux assorti de 3%.
Le coupon semestriel ayant par ailleurs été payé le 16 décembre dernier, le nombre de jours d’intérêts courus à débourser en cas d’achat est donc réduit au maximum, à quatre pour être précis.
Avec une coupure de 2.000 dollars en nominal, l’obligation, d’une taille de 1,75 milliard de dollars, est accessible au plus grand nombre.
L’emprunt est par ailleurs jugé sûr par Standard & Poor’s. L’agence de notation lui attribue en effet un rating AA, soit la troisième meilleure note possible chez elle.
Un chiffre d’affaires annuel attendu à plus de 50 milliards de dollars
Fondée en 1849, l’entreprise pharmaceutique américaine est l’un des leaders dans son secteur, avec une présence dans quelque 150 pays à travers le monde. Sa capitalisation boursière a augmenté de 21% depuis le début de l’année, atteignant de ce fait 254 milliards de dollars.
Au terme des neufs premiers mois de l’année, elle a généré un chiffre d’affaires en hausse de 2% à 39,67 milliards de dollars. Le bénéfice net déclaré est quant à lui passé de 9,03 milliards sur la même période de 2017 à 11,55 milliards pour 2018.
Malgré ces hausses, Pfizer a cependant revu à la baisse ses prévisions pour l’année complète. Elle table désormais sur un chiffre d’affaires compris entre 53 et 53,7 milliards, contre une précédente fourchette de 53 à 55 milliards. En cause, des produits d'exploitation moins élevés que prévu dans le secteur des produits de santé essentiels ainsi que de l’affaiblissement, entre mi-juillet et mi-octobre, des devises de certains marchés émergents et de l’euro face au dollar
Une hausse de certains médicaments à partir de janvier
Faisant suite à un tweet du président américain cet été, estimant que Pfizer « devrait avoir honte », le groupe pharmaceutique avait promis de décaler les augmentations de prix de certains de ses médicaments à la fin de l’année ou jusqu’à l’entrée en vigueur du plan de la Maison Blanche sur les prix des médicaments.
Le groupe a ainsi tenu parole et a récemment annoncé qu’il prévoyait d’exercer ces augmentations, portant sur 41 de ses médicaments à compter du 15 janvier. Pfizer indique que les hausses de prix publics atteindront 5% pour la plupart des médicaments visés, sans indication précise des produits en question.
Aucun impact significatif sur le chiffre d’affaires n’est cependant attendu l’an prochain en réaction, en raison des rabais consentis aux assureurs ainsi qu’aux « pharmacy benefit managers », les intermédiaires entre les assureurs et les groupes pharmaceutiques aux Etats-Unis.
Selon Caitlin Oakley, porte-parole du département de la santé et des services aux personnes, cette pratique "illustre les incitations perverses du système des prix des médicaments aux Etats-Unis". "Les groupes pharmaceutiques augmentent leur prix et les contrebalancent par des rabais encore plus grands ce qui profite à tout le monde, à l'exception du consommateur", ajoute-t-elle.