La Chine n'est pas encore sortie de l'ornière (par Arnaud Masset)
A première vue, les chiffres de la croissance chinoise du deuxième trimestre ont paru encourageants. Le PIB s'est ainsi établi à 6.7% a/a au T2, stable par rapport au premier trimestre, mais supérieur au 6.6% attendu par le marché. En données corrigées des variations saisonnières, l'économie chinoise a progressé de 1.8% t/t, contre une projection médiane de 1.6%, tandis que les données du T1 ont été révisées à la hausse à 1.2%, contre 1.1% en première estimation, signe que la première économie mondiale a bien résisté au premier semestre et a même réussi à s'accélérer, ce qui est de bon augure pour l'objectif 2016 de 6.5% a/a.
Sur le front de l'inflation, l'IPC brut est ressorti à 2.1% au premier et au deuxième trimestre, contre 1.5% au T4 2015. Le déflateur du PIB a progressé à 1.80% au deuxième trimestre, contre 0.49% sur la période précédente, apaisant les craintes de déflation.
Le tableau général est toutefois moins positif. Les investissements privés sont en perte de vitesse, à 2.8% a/a seulement en juin, contre 3.9% en mai et 5.2% en avril. Parallèlement, les investissements publics ont bondi de 23.5% a/a, contre 23.3% en mai et 23.7% en avril. L'investissement immobilier a également ralenti, laissant penser que le gouvernement devra peut-être accroître la stimulation s'il veut atteindre son objectif annuel de croissance à fin 2016. De fait, la reprise a été essentiellement tirée par le secteur immobilier.
Globalement, la nette amélioration des perspectives d'inflation et les sorties continues de capitaux – ces dernières n'ont cessé d'augmenter pour atteindre un total de 343 milliards USD à fin mai – devraient empêcher la PBoC de procéder à un assouplissement monétaire substantiel. D'un autre côté, le gouvernement continuera à fournir une stimulation fiscale pour atténuer le ralentissement économique. Nous nous demandons néanmoins quand l'Etat commencera à s'attaquer sérieusement aux problèmes de surcapacité, car il semble que le désendettement ne soit pas encore une priorité.
Dennis Lockhart persiste et signe (par Yann Quelenn)
Dennis Lockhart, président de la Fed d'Atlanta, a assuré hier que deux hausses de taux restaient possibles cette année. Pourtant, quand ils sont interrogés sur l'inaction de la Fed, les gouverneurs de la Réserve fédérale mettent en cause le niveau excessif d'incertitudes dû à l'hiver froid, aux turbulences des cours du pétrole et à présent au Brexit. Les marchés commencent à mettre en question la crédibilité de la banque centrale et intègrent la possibilité d'une réduction des taux d'ici fin 2017 (bien que cela reste peu probable pour l'instant).
Selon nous, il est clair qu'il n'y aura aucun relèvement des taux cette année. Les données US sont beaucoup trop mitigées. L'inflation est loin de l'objectif de 2% et l'emploi, secteur positif ces dernières années, commence à envoyer des signaux inquiétants, comme le montrent la volatilité des récentes NFP (créations d'emplois non agricoles). Les Etats-Unis ne sont manifestement pas prêts à remonter les taux et les perspectives mondiales permettent aux autorités monétaires de gagner du temps. Le dollar devrait continuer à être piloté par les attentes sur les taux de la Fed et donc souffrir de l'inaction de la banque centrale.
AUD/USD - Monitoring Uptrend Channel.
EURUSD La paire EUR/USD continue d'évoluer légèrement à la hausse. Des supports horaires se situent à 1,1002 (plus bas du 08/07/2016) et à 1,0913 (plus bas du 06/07/2016), alors qu'une résistance horaire se trouve à 1,1186 (plus haut du 05/07/2016). Une résistance plus forte est assurée par la barre des 1,1479 (plus haut du 06/05/2016). De fortes évolutions ne doivent pas être exclues, car il y a encore beaucoup d'incertitudes concernant l'évaluation des actifs sur le marché. La paire devrait afficher un modèle d'évolution sans tendance. À plus long terme, la structure technique favorise un biais baissier à très long terme aussi longtemps que la résistance des 1,1714 (plus haut du 24/08/2015) tiendra bon. La paire évolue au sein d'une fourchette depuis début 2015. Un support plus solide se situe à 1,0458 (plus bas du 16/03/2015). Cependant, la structure technique qui existe depuis décembre dernier implique une progression graduelle.
GBPUSD Les pressions haussières exercées sur la paire GBP/USD semblent fortes. La résistance horaire des 1,3341 (plus haut du 04/07/2016) a été cassée. Un support horaire peut se situer à 1,3106 (plus bas du 14/07/2016). Des incertitudes sont importantes sur le marché, nous n'excluons pas absolument une poursuite de la chute. La structure technique à court terme est négative et favorisera une accentuation de la baisse aussi longtemps que les cours resteront au-dessous de la résistance des 1,5340/64 (plus bas du 04/11/2015, voir aussi la moyenne mobile quotidienne à 200 jours). Le support clé des 1,3503 (plus bas du 23/01/2009) a été cassé et la voie est largement ouverte pour un autre mouvement baissier.
USDJPY La paire USD/JPY a enfin effacé la marque des 105. Des supports horaires se situent à 103,91 (plus bas du 13/07/2016) et à 100 (plus bas du 06/07/2016). Elle devrait poursuivre sa progression vers la résistance des 106,84 (plus haut du 23/06/2016). Nous privilégions un biais baissier à long terme. Un support se situe actuellement à 96,57 (plus bas du 10/08/2013) . Une hausse progressive vers la résistance majeure des 135,15 (plus haut du 01/02/2002) semble absolument peu probable. La paire devrait poursuivre sa chute vers le support des 93,79 (plus bas du 13/06/2013).
USDCHF La paire USD/CHF poursuit sa tendance baissière. La voie est largement libre pour une poursuite de la baisse vers le support horaire des 0,9685 (plus haut du 05/07/2016). Une résistance horaire se situe à 0,9894 (plus haut du 07/12/2016). À long terme, la paire évolue toujours au sein d'une fourchette depuis 2011, en dépit de quelques turbulences enregistrées lorsque la BNS avait mis fin au cours plafond du CHF. Un support clé peut se situer à 0,8986 (plus bas du 30/01/2015). La structure technique favorise un biais haussier à long terme depuis décembre dernier.