Tout comme pour Nyrstar hier, c’est la douche froide pour Hamon ce jeudi à la bourse de Bruxelles, après que la société spécialisée dans les systèmes de refroidissement et de dépollution de l'air ait annoncé une énième augmentation de capital.
La société wallonne d’ingénierie a ainsi annoncé qu’elle convoquait une assemblée générale extraordinaire en vue de procéder à une augmentation de son capital avec droit de préférence, c’est-à-dire ouverte à l’ensemble de ses actionnaires. Elle compte lever à cette occasion au maximum 70 millions d’euros afin de renforcer sa structure financière.
A l’ouverture des bourses européennes, l’action Hamon dégringolait de plus de 11% à 2,31 euros, ramenant sa performance depuis le début d’année sous les 20%.
Sur le secondaire, l’unique obligation émise par le groupe de Mont-Saint-Guibert évolue elle aussi en baisse autour des 61% du nominal, avec un rendement annuel qui s’affiche désormais à plus de 30%.
De type senior non-sécurisé et non notée, cette émission de 55 millions d’euros est libellée par coupures de 100.000 euros. Rappelons que la petite taille d’émission engendre un manque de liquidité sur le titre, ou encore un écart de prix important entre l’achat et la vente.
Prise de commandes en forte baisse
Fin octobre, la sociéte dont la Sogepa, le bras financier de la Région wallonne, est l’actionnaire majoritaire, a annoncé une chute de 40% de ses prises de commandes au troisième trimestre, à 233 millions d'euros.
Dans son communiqué, elle soulignait que c’était essentiellement le segment « systèmes de qualité de l’air » qui souffrait le plus, avec des prises de commandes en repli de 60% à 47,9 millions d’euros sur un an.
La direction précisait toutefois que ce montant ne prenait pas en compte le contrat de 55 millions de dollars signé pour une unité de désulfuration en Asie, « projet momentanément suspendu par les autorités locales mais probablement relancé bientôt pour éviter de nouveaux retards dans l’achèvement de la centrale électrique ».
Les prises de commandes pour le segment « systèmes de refroidissement » dépassaient elles les 108 millions d’euros, contre 127,9 au troisième trimestre de l’année passée.
'Un projet majeur en refroidissement sec a été signé en Chine début octobre et sera intégré dans les prises de commandes de fin d’année', précisait la direction, 'ajoutant que la réorganisation du groupe et les programmes de réduction des coûts se poursuivent comme prévu et seront totalement opérationnels en 2018'.
A propos de Hamon
Société d’ingénierie, les activités de Hamon comprennent la conception, la fabrication de composants clés, l'installation et l'entretien de systèmes de refroidissement, d’échangeurs de chaleur process, de systèmes de dépollution de l’air, de chaudières de récupération (HRSG) ainsi que de cheminées, destinés aux secteurs de la production d'électricité, du pétrole et du gaz et à certains autres secteurs industriels lourds tels que la métallurgie, la verrerie et la chimie.
A la fin du troisième trimestre, les producteurs d’électricité ainsi que l’industrie pétrolière et gazière restaient les clients principaux du Groupe. Leur part dans les prises de commandes est passée de 66% en 2016 à 81% à fin septembre 2017 et ce, au détriment de l’industrie métallurgique.
Les marchés traditionnels d’Hamon, à savoir l’Europe et l’Amérique du Nord, représentaient 46% du total des nouvelles commandes. Cette proportion est similaire à celles observées en septembre 2015 et 2016. L’Asie Pacifique atteint 31% alors qu’elle se situait à 28% à fin septembre 2016.