L’obligation subordonnée de l’assureur mutualiste français Groupama émise en septembre dernier s’échange actuellement à 93,25% du nominal.
L’investisseur qui se positionne sur cet emprunt d’une taille de 500 millions d’euros et libellé par coupures de 100.000 euros peut dès lors tabler sur un rendement de 4,23%, compte tenu d’une maturité égale au 24 septembre 2028 et d’un coupon de 3,375%.
En corollaire, l’emprunt se négocie avec une belle décote par rapport au prix d’émission de 100%. Cette évolution peut s’expliquer par la montée des risques politiques et économiques ainsi que par la réduction (progressive) des politiques de soutien à l’économie par les grandes banques centrales, lesquelles ont incité les investisseurs à modifier leur opinion sur la dette d’entreprise, en relevant le niveau de prime de risque exigée. Ce changement se traduit par une montée des rendements, et une pression à la baisse sur le prix des obligations, dont celles émises par Groupama.
Il faut aussi tenir compte dans le cas de l’obligation sous revue de son rang de subordination qui la rend plus sensible à l’évolution des taux d’intérêt.
L’emprunt est en effet noté BBB- par Fitch Ratings, trois crans de moins que le rating A- accordé au groupe Groupama lui-même. L’agence tient compte ainsi du caractère subordonné de la dette émise. En cas de faillite de l’émetteur, les détenteurs de ce titre passent en effet après les porteurs d’obligations seniors, tout en se situant juste avant les actionnaires.
Actif à travers ses marques -Groupama, Gan et Amaguiz-, le groupe Groupama est l’un des premiers groupes d’assurance mutualistes en France. Il développe des activités d’assurance, de banque et de services dans dix pays, en Europe, en Turquie, en Chine et au Vietnam.
Le groupe est présent dans 10 pays essentiellement en Europe (Italie, Hongrie, Roumanie, Grèce, Bulgarie, Slovaquie), et dans une moindre mesure en Turquie et en Chine. Il compte 12,5 millions de sociétaires et clients et 32.500 collaborateurs à travers le monde.
Son chiffre d’affaires a été de 13,8 milliards d’euros l’année dernière, dont 11,1 milliards en France, pour un bénéfice net de 292 millions. Son total de bilan atteignait 100,7 milliards et ses fonds propres 8,9 milliards au 30 juin 2018, selon le communiqué des derniers résultats semestriels.