Le pétrole brut a chuté sous les $93 le baril après un rapport américain du département du travail qui est venu remettre en cause une solidité de l'économie américaine constatée depuis le début de l’année.
Le cours du pétrole a par ailleurs chuté aussi en début de semaine après que le Département de l'Energie ait indiqué que les réserves étaient à leur plus haut niveau depuis 1990, en tenant en compte en plus de cela des effet saisonniers, en l’occurrence les raffineurs qui ont commencé à augmenter leur production pour se préparer à la saison estivale. Mais avec un état de l’économie américaine qui parait être toujours fébrile, rappelant le début encourageant de l’année dernière qui a été suivi d’un repli pour le reste de l’année, il semblerait que la demande actuelle intérieure sur le pétrole ne pourra pas se développer pas assez vite pour combler l’offre qui s’est multipliée, avec des approvisionnements à leur plus haut niveau.
Rappelons que le département du Travail a rapporté vendredi que l'économie n’a créé que 88 000 emplois en Mars, le plus faible chiffre depuis neuf mois, et deux fois moins à ce que les analystes s’attendaient. Le ralentissement de l'économie peut être le signe d’un réel affaiblissement au début de ce printemps. Lorsque l'économie ralentit, la consommation de carburants d’essence et diesel baisse, réduisant ainsi la demande de pétrole brut nécessaire pour la transformation des dérivés de pétroles qui donnent lieu à ces combustibles. Avec ce qui pourrait être un ralentissement de l'économie américaine, la croissance économique dans les marchés en développement semble aussi se ralentir légèrement et l'économie européenne continue à son tour de lutter contre la récession. Dans le même temps, les réserves en pétrole des États-Unis et de l’Europe ont augmenté, faisant ainsi en sorte qu’un déséquilibrage entre offre et demande, tirera les prix du pétrole vers le bas pour les mois à venir.
Le point technique
Le pétrole a trouvé une forte résistance sur la droite oblique qui constitue le triangle où ce dernier marque à long terme son évolution. Il s’est replié agressivement par la suite et s’est ainsi dirigé vers sa MM200 où il y avait marqué un support avant de clôturer vendredi à $93. Le brut avait entre temps cassé à la baisse sa MM20 et sa MM50, donnant ainsi un signal clair de la baisse à court terme.
Le prochain niveau clé pour ce dernier se trouve à présent sur les 38,2% de Fibonacci à $90,50 et par extension le bas du triangle à $89,80.
Rappelons que la pression est à son comble à présent sur le pétrole, puisque sur le plan chartiste, ce dernier atteint les extrémités de son triangle, et devrait bientôt se prononcer sur une sortie de ce dernier. Nous nous plaçons donc à moyen terme sur un plan neutre à baissier, sur fond d’une structure du brut penchée vers une abondance de l’offre et une demande en baisse avec en plus une économie américaine qui peine à marquer son retour effective à la croissance.
Pour les indicateurs techniques, le RSI casse sa ligne des 50 et se dirige vers le bas. Le stochastique est quant à lui déjà survendu, et pourrait bien rester sur ce niveau si la baisse s’accentue sur le pétrole.