Ce lundi, à l’occasion de la conférence annuelle sur l’environnement à l’Elysée, François Hollande a annoncé que la France allait devenir le premier pays à émettre des obligations "vertes".
Pour ce faire, le chef de l'État, dont le mandat en tant que président restera marqué par le succès de la COP21, va solliciter les banques publiques dont la banque publique d’investissement.
'Paris pourrait devenir leader de la finance verte', s’est réjoui Pascal Canfin, le directeur général de WWF France. L’objectif est d’augmenter de manière significative les financements disponibles pour des projets de transition énergétique.
Pour rappel, une obligation ‘verte’ est une obligation tout ce qu’il y a de plus classique, avec les risques qu'elle comporte, si ce n’est que les fonds récoltés lors de l'émission doivent être destinés à financer la transition énergétique et des projets durables, respectueux de l’environnement.
À quel rendement doit-on s'attendre ?
Inutile de préciser que ces obligations ne sont pas plus rémunératrices que les obligations ne bénéficiant pas d’un certificat vert. En témoignent les coupons de 1,125% et 0,875% proposés par les récentes émissions du géant espagnol de l’énergie Iberdrola (MC:IBE) et du groupe néerlandais Alliander.
En d'autres termes, les obligations "vertes" de la France proposeront des rendements similaires à ceux des obligations "classiques" émises par l’Etat.
Signalons qu’en dépit de la faiblesse des taux observée actuellement, la demande des investisseurs est très forte pour ce type de placement. On pense notamment aux gérants de fonds "responsables" situés outre-Atlantique et sur le vieux continent.
Face à cet engouement, Standard & Poor’s s’attend d'ailleurs à ce que les entreprises émettent pour l’équivalent de 15 milliards de dollars d’obligations vertes cette année. Il s’agirait d’un montant plus que doublé par rapport à 2015 et plus que triplé à 28 milliards de dollars, si l’on tient compte des émissions chinoises.